Edith Piaf, il était une voix
29 décembre 2023

Édith Piaf (1915-1963) est une voix venue d’ailleurs, « chantant d’écho en écho », submergeant les frontières du temps et des coeurs. Des années après sa mort, cette voix façonnée par les faubourgs de Ménilmontant et de Pigalle continue de nous bouleverser, envoûtante et mystérieuse. La chanteuse fut souvent imitée, mais jamais égalée, car dans la voix d’Édith se trouve son âme, sa foi.

À l’occasion des 60 ans de la mort d’Édith Piaf survenue le 10 octobre 1963, Pierre Fesquet, comédien et auteur d’un nouveau livre sur l’artiste, retrace la vie de cette femme de foi au destin extraordinaire. 

Piaf ne chantait pas, elle devenait son chant. Une incantation, entre Ciel et terre, qui fit le tour du monde et bouleversa les foules. « À chaque fois qu’elle chante, on dirait qu’elle arrache son âme pour la dernière fois », écrira son ami Jean Cocteau, poète et académicien, qui la rejoint dans l’éternité, à quelques heures d’écart, le 11 octobre 1963.

Une grande dévotion à sainte Thérèse de Lisieux 

Dans les strates de cette voix magique se trouve la spiritualité d’Édith. « Si un jour je perdais la foi, je ne pourrais plus chanter », affirme-t-elle. À l’âge de trois ans, abandonnée par sa mère, mal soignée d’une kératite aiguë, elle perd quasiment la vue. Alors que les nombreux traitements pour la soigner restent vains, sa grand-mère et les « filles de joie » de la maison close où elle habitait décident d’emmener la petite pour un pèlerinage à Lisieux. C’est ainsi qu’elle retrouve la vue trois années plus tard, au terme de ce pèlerinage sur la tombe de sainte Thérèse.

Toute sa vie, Édith vénérera la petite Thérèse, portant autour du cou la médaille de la sainte, l’embrassant chaque soir avant d’entrer en scène. Sa dévotion ira jusqu’au choix de sa robe de scène, noire, sans artifice. Aux personnes qui l’interrogent sur cette sobriété scénique, elle répond : « Ma petite robe ? C’est comme le voile noir de sainte Thérèse. Il faut gagner comme elle ! La scène, c’est un champ clos. Je vais les pêcher comme Thérèse pêchait les âmes. »

La soif de Dieu se perçoit dans son répertoire 

Comment ne pas songer à sa Chanson bleue, un de ses titres favoris, dont elle a écrit ces paroles : « Quand Jésus est mort sur la Croix, il a souffert autant que toi. » Elle aimait aussi chanter dans Le Ciel est fermé : « Et voilà le Bon Dieu revenu. [...] Toute la terre tourne enfin sans trembler, et l’amour a poussé dans les champs, et les hommes le cueillaient en chantant. Les amants ne mourraient plus jamais, c’est pour ça que tout le monde s’aimait. »

ÉCOUTEZ : Chanson bleue par Edith Piaf 

Peu de gens savent à quel point la foi d’Édith Piaf la guidait au quotidien. Elle priait tous les soirs, à genoux au pied de son lit. Elle donnait des sommes d’argent importantes pour la restauration d’édifices religieux. 

Au service des humbles

Édith était aussi guidée par un devoir de charité. Elle n’avait pas oublié son enfance pauvre et aidait financièrement des personnes âgées ou des amis en difficulté matérielle. Proche des petits et des oubliés, Piaf sauva même un prêtre du suicide grâce à sa voix : l’abbé Martin, qui était monseigneur à titre honorifique. 

Pierre Fesquet, auteur de Piaf, un cri vers Dieu (Salvator, 2023)

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