1683 : La bataille de Vienne

Le 12 septembre, l’Eglise catholique célèbre le saint Nom de Marie : une fête due à un roi polonais.

Le martyrologe romain de l’an 2000 a en effet réinscrit la fête en l’honneur du saint Nom de Marie à cette date. La fête est chère à Jean-Paul II. Elle est liée à l’histoire de la Pologne et de l’Europe, comme en témoignent les fresques de la « Chapelle polonaise » de la basilique de la Maison de Lorette. Elles représentent en effet la victoire du roi de Pologne, Jan Sobieski, à Vienne, sur les troupes turques.

La fête du saint Nom de Marie après la victoire sur les Turcs

Un siècle après la défaire de Lépante (1571), les Turcs tentaient de passer en Europe occidentale par voie de terre. Mahomet IV avait remis l’étendard de Mahomet à Kara Mustapha au début de 1683, en lui faisant jurer de le défendre au prix de sa vie si nécessaire.

Le grand Vizir était fort de 300.000 hommes et se promettait de prendre Belgrade, Buda, Vienne, de déboucher en Italie et d’arriver à Rome, à l’autel de saint Pierre.

En août 1683, le Capucin italien et grand mystique, Marco d’Aviano, que Jean-Paul II vient de béatifier, était nommé grand aumônier de toutes les armées chrétiennes. C’est lui qui redonna courage à Vienne et réussit à convaincre le roi de Pologne de venir secourir la ville avec ses 40.000 hommes.

La ville était assiégée depuis le 14 juillet et sa reddition était une question d’heures. Le rapport de force n’était pas en faveur des troupes chrétiennes, mais Vienne se confiait à l’intercession de la Vierge et l’image de la Vierge était sur tous les étendards.

La bataille commença à l’aube du 11 septembre...

Sur le Kahlenberg qui domine la ville au nord, le P. Marco célébra la messe, servie par le roi Sobieski devant l’armée disposée en demi-cercle. Le Capucin prédit une victoire inouïe. Et au lieu de terminer en disant les paroles liturgiques : « Ite missa est », il cria : « Ioannes vinces ! » « Jan vaincra »!

La bataille commença à l’aube du 11 septembre. Un soleil splendide éclairait les deux armées dont dépendait le sort de l’Europe. Les cloches de la ville sonnaient depuis le matin. Les femmes et les enfants priaient dans les églises, implorant l’aide de la Vierge Marie. Et le soir, l’étendard du grand vizir était tombé aux mains de Sobieski.

Le lendemain, il fit son entrée dans la ville en liesse, et vint assister à la messe et au Te Deum en l’église de la Vierge de Lorette à laquelle il attribuait la victoire.

La fête fut étendue à toute l’Eglise et fixée au 12 septembre

Le pape Innocent XI aussi attribuait cette victoire à l’intercession de la Vierge. C’est en ex voto qu’il institua alors la fête en l’honneur du Saint Nom de Marie.

La fête fut étendue à toute l’Eglise le 25 novembre 1683 et fixée au dimanche suivant la Nativité de Marie. C’est le pape saint Pie X qui a fixé la date au 12 septembre, jour anniversaire de célébration de la victoire.