Dormition de Marie (rite copte, 21 tûbah, 29 janvier)

La Dormition de Marie : le 21 tûbah (29 janvier)

206 jours avant la fête de l’Assomption de Marie, les Coptes célèbrent la sépulture de la bienheureuse Vierge Marie.

Un premier texte s'appuie sur la tradition selon laquelle Marie vivait dans une maison au Gethsémani et qu'elle faisait chaque jour un pèlerinage au saint Sépulcre, lieu de la résurrection de Jésus. Le récit copte montre Marie qui meurt absorbée dans la prière, et le deuil de la communauté chrétienne.

« Aujourd’hui s’est reposée la Vierge, la pure Mère de Dieu, Marie, notre Dame de toutes les femmes.

Tandis que Marie s’en allait auprès du saint sépulcre, absorbée dans une prière intense, elle fut assurée par l’Esprit Saint qu’elle serait emportée de ce monde caduc.

Alors toutes les vierges de Jérusalem, averties par le Seigneur, se rendirent près d’elle. De même tous les apôtres qui étaient encore en vie. Tous se disposèrent autour d’elle, gisant sur le lit.

Le Seigneur Jésus s’approcha aussi, avec une multitude d’anges qui descendirent par myriades. » [1]

Un second extrait ne peut être compris sans connaître la comparaison classique entre la Vierge Mère de Dieu et l’arche d’Alliance.

« Le Christ ordonna aux apôtres de transférer le corps de Marie à Gethsémani et de lui donner une digne sépulture. Mais les juifs, ayant appris l’événement, et considérant qu’elle était Marie, allèrent au devant du cortège, et l’un d’eux arrêta le cercueil pour s’opposer à la sépulture. Mais ses mains furent coupées et restèrent adhérentes au cercueil jusqu’à ce qu’il se convertisse au Seigneur Jésus, il fit des supplications, il émit de chaudes larmes, et il se repentit de son geste. Finalement, les apôtres intercédèrent pour lui et ses mains revinrent à leur place.
Après l’ensevelissement, le Seigneur cacha le corps de la Vierge, étant donné que le tombeau était connu.» [1]

Le troisième passage, à travers l’histoire du tombeau trouvé vide et l’attitude de Thomas, fait un parallèle entre la résurrection de Marie et celle de Jésus.

« Entre temps, l’apôtre Thomas était absent. Mais, comme les autres, étant porté par une nuée, il rencontra le corps de Marie transporté par les anges. Un ange lui dit : embrasse le corps de la et pure Marie. Et Thomas l’embrassa.

Et, alors qu’il arriva là où étaient les apôtres, ceux-ci le mirent au courant de la mort de Marie. Mais Thomas leur dit : ‘vous savez que comme j’ai douté de la résurrection du Christ Seigneur, de même, je ne croirai pas sans avoir vu le corps [de la Vierge]'.

Arrivés au sépulcre pour lui montrer le corps, ils l’ouvrirent et le trouvèrent vide.

Alors Thomas, en les voyant stupéfaits et atterrés, leur raconta comment il avait rencontré ce corps. De plus, l’Esprit saint leur révéla que ce n’était pas la volonté du Seigneur que le corps de la Mère reste sur terre.

Mais le Seigneur promit à ses disciples de leur montrer corporellement sa mère Marie. Les apôtres demeurèrent dans l’attente de voir la réalisation de cette promesse, ce qui advint le 16 du mois de misrî.» [1]

Le 21 de chaque mois, l’église copte célèbre une commémoration de la dormition de Marie (21 tûbah). Les textes liturgiques sont brefs et, d’un mois à l’autre, ils se répètent presque. Voici le premier :

21 barmûdah :

« En ce jour nous fêtons la mémoire de la Vierge excellente et intègre, Marie, mère de Dieu le Verbe. Que son intercession soit avec nous. » [2]


La liturgie du 16 misrî reprend les mêmes concepts que la liturgie du 21 tûbah.


[1] Synaxaire du 21 tûbah, ed. Forget, in CSCO 47, 223-224 arabe ; 78, 360-361 latin. Gabriele GIAMBERARDINI, Il culto mariano in Egitto, Jerusalem 1974, vol 3, p. 54-56.

[2] Synaxaire du 21 barmûdah , ed. Forget, in CSCO 90, 37 arabe ; Gabriele GIAMBERARDINI, Il culto mariano in Egitto, Jerusalem 1974, vol 3, p.57.


F. Breynaert