Les étapes de la doctrine de l'Assomption

Les étapes de la doctrine de l'Assomption

Les étapes historiques importantes de cette doctrine :

Le « Transitus ». « Transitus » signifie « Passage » (Pâque). Ce récit apocryphe se préoccupe de faire pressentir au lecteur que le corps de Marie n'a pas subi les effets de la décomposition du sépulcre : il fut emporté au ciel. Dans sa forme actuelle, le document remonte au 4-5° siècle. Mais les informations qu'il contient autorise un archétype au 3° ou 2° siècle. Le texte le plus ancien, partiellement conservé en grec et plus complètement en éthiopien, est attribué à un certain Leucio, disciple de saint Jean l'évangéliste.

Entre le 5° et le 6° siècle, le « Transitus » connut une diffusion extraordinaire. Finalement, l'empereur Maurice (entre 582 et 602), décréta que le 15 août serait fêté avec la plus haute révérence, et en observant tout le repos festif, sous le nom de « Koimisis » ou « Dormition de la Très Theotokos et Toujours Vierge Marie ».

Les premières célébrations liturgiques, les premières homélies, en Orient puis en Occident, sans heurts et sans disputes théologiques, témoignent du climat serein dans lequel

la théologie de l'Assomption est approfondie.

L'homélie de saint Modeste de Jérusalem († 634) est particulièrement remarquable par son ancienneté et sa doctrine. Saint Modeste affirme la mort de Marie qui devait suivre l'exemple de son Fils, pour lui être semblable. Jésus lui-même indiqua aux apôtres le jardin de Gethsémani comme endroit de la sépulture pour sa Mère. Saint Modeste affirme que le corps virginal de Marie n'a pas connu la corruption, le Fils lui-même l'a ressuscité. Saint Modeste explique que le but du mystère de l'Assomption est le rôle de Marie comme médiatrice ou avocate au service des hommes : « Dieu t'a emmené près de lui pour que tu puisses intercéder pour nous. »

Le

ss="link_glossaire" target="_blank" href="/index.php?id=138954&tx_ifglossaire_list%5Bglossaire%5D=171&tx_ifglossaire_list%5Baction%5D=details&tx_ifglossaire_list%5Bcontroller%5D=Glossaire" title="Le concept de dogme est relativement récent. Le concile Vatican I (en 1870..." class="definition_texte">dogme catholique en 1950 :

C'est le jour de la Toussaint (1er novembre), et voici que quelque chose est dit qui a une signification pour la destinée de tous les saints.

C'est en 1950, très peu de temps après la fin de la guerre mondiale et Auschwitz où le corps humain a été si gravement humilié et désacralisé. Et voici que le dogme de l'Assomption proclame le destin surnaturel et la dignité de tout corps humain, appelé par le Seigneur à devenir un instrument de sainteté et à participer à sa gloire.[1]

Le 1er novembre 1950, la Constitution apostolique « Munificentissimus Deus » est donnée par Pie XII. Le dogme de l'Assomption est exprimé comme un acte de louange envers Dieu.

« Pour la gloire du Dieu tout-puissant qui a répandu sur la Vierge Marie les largesses d'une bienveillance toute particulière, pour l'honneur de son Fils, roi immortel des siècles et vainqueur du péché et de la mort, pour une plus grande gloire de son auguste Mère et pour la joie et l'exultation de toute l'Eglise,

par l'autorité de notre Seigneur Jésus Christ, des bienheureux apôtres Pierre et Paul et par notre propre autorité Nous affirmons, déclarons et définissons comme un dogme divinement révélé que : l'Immaculée Mère de Dieu, Marie toujours vierge, après avoir achevé le cours de sa vie terrestre, a été élevée en corps et en âme à la gloire céleste. »[2]

Quelques appuis scripturaires :

  • L'Assomption d'Elie dans un char de feu (2 R 2, 11).
  • L'arche d'Alliance, réputée incorruptible. Les « Transitus » font un parallèle entre l'arche d'Alliance et Marie.
  • 1 Co 15, 42-44 : A la lumière de ce texte, si le corps de Marie est déjà dans la condition de la résurrection, il est donc :

- incorruptible,
- glorieux (il transcende l'espace et le temps et peut apparaître),
- fort (puissant en miracles),
- spirituel (d'où le lien continuel entre Marie et l'Esprit Saint).

Les principaux fondements doctrinaux :

  • La virginité physique de Marie et sa maternité divine : le corps qui a porté le Christ ne peut pas connaître la corruption.

  • La sainteté de Marie, sa participation à l'oeuvre de rédemption et l'affection de son fils envers elle : l'union de Marie à son Fils dans l'au-delà est la conséquence de leur union parfaite sur la terre.


[1] Cf. Jean Paul II, Catéchèse (audience) du 9 juillet 1997

[2] H.Denzinger, op.cit. § 3903


Synthèse F. Breynaert