St Cyrille d’Alexandrie prépare le concile de Chalcédoine (Benoit XVI)

Cyrille d’Alexandrie et le concile de Chalcédoine

Saint Cyrille d'Alexandrie et Nestorius (Nestor)

On sait très peu de choses sur la vie de Cyrille avant son élection sur l'important siège d'Alexandrie.

En 428, fut élu évêque de Constantinople Nestor, un moine sévère et faisant autorité, de formation antiochienne. Le nouvel Evêque de Constantinople suscita très vite des oppositions, car dans sa prédication, il préférait pour Marie le titre de "Mère du Christ" (Christotòkos), à celui - déjà très cher à la dévotion populaire - de "Mère de Dieu" (Theotòkos). Le motif de ce choix de l'Evêque Nestor était son adhésion à la christologie de type antiochien qui, pour préserver l'importance de l'humanité du Christ, finissait par en affirmer la division de la divinité. Et ainsi, l'union entre Dieu et l'homme dans le Christ n'était plus véritable, et, naturellement, on ne pouvait plus parler de "Mère de Dieu".

La réaction de Cyrille fut presque immédiate. En 429, il écrivit sa seconde lettre à Nestor, c’est une lettre importante, qui sera approuvée au concile de Chalcédoine en 451. [Entre temps, elle permet de convaincre et d’obtenir que Nestor soit condamné au concile d’Ephèse].

Après avoir ainsi prévalu sur son rival et sur sa doctrine, Cyrille sut cependant parvenir, dès 433, à une formule théologique de compromis et de réconciliation avec les Antiochiens.

Et cela aussi est significatif: d'une part, il y a la clarté de la doctrine de la foi, mais de l'autre, également la recherche intense de l'unité et de la réconciliation.

Au cours des années suivantes, Cyrille se consacra de toutes les façons possibles à défendre et à éclaircir sa position théologique jusqu'à sa mort, qui eut lieu le 27 juin 444.

La lettre de Cyrille d’Alexandrie, approuvée au concile de Chalcédoine.

Sa deuxième lettre à Nestor (PG 77, 44-49), sera approuvée au concile de Chalcédoine, en 451. […]

Cyrille décrit avec clarté sa foi christologique:

"Nous affirmons ainsi que les natures qui se sont unies dans une véritable unité sont différentes,

mais de toutes les deux n'a résulté qu'un seul Christ et Fils;

non parce qu'en raison de l'unité ait été éliminée la différence des natures,

mais plutôt parce que divinité et humanité, réunies en une union indicible et inénarrable, ont produit pour nous le seul Seigneur et Christ et Fils".

Et cela est important: réellement, la véritable humanité et la véritable divinité s'unissent en une seule Personne, Notre Seigneur Jésus Christ. C'est pourquoi, poursuit l'Evêque d'Alexandrie,

"Nous professerons un seul Christ et Seigneur,

non dans le sens où nous adorons l'homme avec le Logos, pour ne pas insinuer l'idée de la séparation lorsque nous disons "avec", mais dans le sens où nous adorons un seul et le même,

car son corps n'est pas étranger au Logos, avec lequel il s'assied également aux côtés de son Père,

non comme si deux fils s'asseyaient à côté de lui, mais bien un seul uni avec sa propre chair".


Benoît XVI,

Extraits de l’audience générale du mercredi3 octobre 2007