Mère de l'Église, Mère de la vie

Mère de l'Église, Mère de la vie

La très Deipara est la Mère de Dieu et donc la Mère de l'Église, parce qu'elle est vraiment Mère du corps du Dieu-homme. Et le corps du Dieu-homme est l'Église.

Selon l'expression excellente de Cyrille d'Alexandrie, c'est par le moyen de la très Deipara que "les Églises de Dieu sont affermies dans l'univers entier." [1] [...]

Elle est le premier Évangile du Christ Seigneur incarné dans notre monde terrestre, un Évangile du parfait, terrestre et éternel, divin-humain, parce qu'elle a engendré le Christ Seigneur, en restant pour toujours Deipara : en effet, le Dieu-homme, Christ, est l'Évangile éternel (Ap 14, 6). [...]

Elle est la Médiatrice illimitée, et c'est pour cela qu'elle est notre intercession et notre salut: tout l'Évangile, toute l'Église et toute leur autorité. Et par elle que s'accomplit le salut et la divinisation de tous les membres du corps divin-humain de l'Église. [...]

Elle est Mère de la vie éternelle, et comme telle, elle détruit la mort, elle abat le péché, elle abat le diable.

Jusqu'à elle, sans elle, en dehors d'elle, la mort, la mort, la mort = le péché, le péché, le péché = l'enfer, l'enfer, l'enfer;

mais grâce à elle, et en passant à travers elle, Dieu est entré dans les mondes humains avec tous ses cadeaux divins: la Vérité éternelle, la Justice éternelle, le Bien éternel, la Grâce éternelle et tous les autres cadeaux. [...]

Le saint baptême - Quelle bonne nouvelle !

La communion - Quelle bonne nouvelle !

Les commandements saints - Quelle bonne nouvelle !

Le saint Amour - Quelle bonne nouvelle !

La prière - Quelle bonne nouvelle !

Chaque mystère saint - Quelle bonne nouvelle !

[...]

C'est une bonne nouvelle que Dieu se soit incarné, mais ce n'est que la première partie de la bonne nouvelle ; la second partie est que l'homme soit déifié grâce au Dieu-homme.

On ne peut pas donner un sens plus fort au monde, au ciel et à la terre, à l'homme et à l'humanité. [...]

Il nous divinise graduellement, en devenant « participant de la nature divine » (Cf 2 P 1, 3-9), au moyen des vertus. [...]

Ève a introduit, par le péché, la maladie et la corruption. Et quoi encore ? L'enfer. En effet le péché a le pouvoir terrible de porter à l'enfer.

Une femme aussi a sauvé le monde du péché, de la mort et du diable. Quelle femme? La Vierge, quand elle a mis au monde Dieu, le Sauveur du monde. Elle a mis au monde Dieu, elle a amené Dieu dans le monde et en tant qu'Église elle l'y a laissé pour toujours. Maintenant c'est par l'Église qu'elle sauve le monde du péché, de la mort et du diable, et elle le transfigure en paradis.


[1] Cyrille d'Alexandrie, Homélie contre Nestorius.


Justin Popovitch (1894-1979)

Extraits de : Justin Popovitch, Philosophie orthodoxe de la vérité. Dogmatique de l'Eglise orthodoxe. Edition l'Age d'homme, Lausanne (tome 1, 1992- tome 5,1997). tome 2, 222-244

Cités dans : G. Gharib e E. Toniolo (ed) Testi mariani del secondo Millennio. 1. Autori orientali, Città nuova Roma 2008, 776-779

Partie : Maternité de Marie et maternité de l'Eglise (Doctrine)