Par l'Esprit Saint, elle est Mère du Christ et de l'Église

Par l'Esprit Saint, elle est Mère du Christ et de l'Eglise

Elle est mère de l'Eglise par l'action divine de l'Esprit Saint.

Sans l'Esprit Saint, qui est divin, Dieu n'aurait pas pu se faire homme sans perdre sa divinité. Le Christ s'est incarné de Marie et de l'Esprit Saint (Credo).

Dans l'Incarnation, le rôle de Marie dépend de l'action de l'Esprit Saint.

Il en est de même au moment de la naissance de l'Eglise.

La mère de Jésus est sans cesse associée au don de l'Esprit Saint, et elle semble préparer les disciples à recevoir le don de l'Esprit Saint :

- Dans l'Evangile de Jean, sur la croix, après avoir donné au disciple sa mère, Jésus remet l'Esprit (Saint) ;

- Dans les Actes des apôtres, après un temps où la mère de Jésus était en prière avec les disciples, l'Esprit Saint est donné sur l'assemblée réunie au cénacle.

S'il est vrai que la mère de Jésus (et il n'y a qu'une mère de Jésus !) peut être appelée à juste titre la « mère de l'Eglise », le mystère de « Marie mère de l'Eglise » est inséparable du mystère de « Marie et l'Esprit Saint » : la Vierge Marie est mère de l'Eglise d'une manière subordonnée à l'action divine de l'Esprit Saint*.

Par l'Esprit Saint, elle est la mère du Fils de l'homme : Jésus et le royaume.

Nous avons expliqué par ailleurs que dans le livre de Daniel, le Fils de l'homme désigne le Royaume, un royaume dont les qualités d'humanité dénotent avec l'inhumanité et la bestialité des royaumes de ce monde (Dn 7). En prenant ce titre, tout à fait inhabituel pour un homme singulier, Jésus prépare les disciples à comprendre qu'il veut les greffer sur lui pour établir le Règne de Dieu. Ces expressions sont si fréquentes que c'est sur le titre « Fils de l'homme » que se concentre le procès de Jésus. Marie, la mère du Fils de l'homme est donc à la fois la mère qui a donné à Jésus son humanité, et la mère du Fils de l'homme en tant que Royaume auquel sont appelés tous les disciples (ce Royaume, c'est Jésus). Or Jésus dit à Nicodème : « En vérité, en vérité, je te le dis, à moins de naître d'eau et d'Esprit, nul ne peut entrer dans le Royaume de Dieu. » (Jn 3, 5).

Par l'Esprit Saint, elle est la fille de Sion qui enfante le messie et le peuple.

Ces considérations rejoignent la prophétie de Michée sur la Fille de Sion qui enfante à la fois un messie-roi et un peuple libéré (Mi 4,1 et 4,9). L'Eglise voit en Marie l'accomplissement de cette prophétie. A l'Annonciation, Marie est saluée par l'ange comme fille de Sion invitée à se réjouir car le Seigneur vient en son sein (Lc 1, 28), et elle conçoit de l'Esprit Saint (Lc 1, 35). Au calvaire, Marie enfante dans la douleur le disciple bien-aimé, et en lui un peuple nouveau (Jn 19, 25-27), et cette heure est aussi l'heure où Jésus remet l'Esprit (Jn 19, 30). L'Apocalypse, au chapitre 12 décrit une Femme qui enfante le messie (Ap 12, 3) et un peuple (Ap 12, 17), et le messie est « un Agneau, comme égorgé, portant sept cornes et sept yeux, qui sont les sept Esprits de Dieu en mission par toute la terre. » (Ap 5, 6).


*Synthèse par Françoise Breynaert de Grzegorz BARTOSIK (ofmconv), Mariologia e pneumatologia : temi condivisi e problematici, Intervento alla PAMI (Pontificia Academia Mariana Internationalis), Roma, 7 settembre 2011.