Un appel à prier pour les prêtres, comme Marie

Un appel à prier pour les prêtres, comme Marie

Le 30 mai 2008, le cardinal Cláudio Hummes invite les prêtres à imiter le Christ en se confiant à l'amour de la Mère, de la très Vierge Marie, de la communauté ecclésiale, d'une âme consacrée particulière...

Chers confrères dans le sacerdoce, [...]

Dieu le Père a choisi, comme condition pour notre rédemption, pour l'accomplissement de notre humanité, pour l'Avènement de l'Incarnation du Fils, d'attendre le "Fiat" d'une Vierge devant l'annonce de l'ange.

Le Christ a décidé de confier, pour ainsi dire, sa Vie à la liberté pleine d'amour de la Mère:

"En concevant le Christ, en le mettant au monde, en le nourrissant, en le présentant dans le Temple à son Père, en souffrant avec son Fils qui mourait sur la croix, elle apporta à l'œuvre du Sauveur une coopération absolument sans pareille par son obéissance, sa foi, son espérance, son ardente charité, pour que soit rendue aux âmes la vie surnaturelle. C'est pourquoi elle est devenue pour nous, dans l'ordre de la grâce, notre Mère"[1].


Le Pape Saint Pie X affirmait: "Toute vocation sacerdotale vient du cœur de Dieu, mais elle passe à travers le cœur d'une mère". Cela est vrai par rapport à l'évidente maternité biologique mais aussi par rapport à l'"accouchement" de toute fidélité à la Vocation du Christ.

Nous ne pouvons nous passer d'une maternité spirituelle pour notre vie sacerdotale: en nous en remettant plein de confiance à la prière de toute la Mère Eglise, à la maternité du Peuple, dont nous sommes les pasteurs, mais auquel est confiée également notre garde et notre sainteté; nous demandons ce soutien fondamental.

Chers confrères, l'urgence se fait jour d'"un mouvement de prière qui place en son centre l'Adoration eucharistique continue sur la durée de vingt-quatre heures, de manière à ce que de tout angle de la terre, s'élève toujours à Dieu une prière d'adoration, d'action de grâce, de demande et de réparation, avec le but principal de susciter un nombre suffisant de saintes vocations au sacerdoce et, également, d'accompagner spirituellement - au niveau du Corps mystique -, avec une sorte de maternité spirituelle ce qui sont déjà appelés au sacerdoce ministériel et sont ontologiquement conformés à l'unique Souverain et Eternel Prêtre, afin qu'ils Le servent toujours mieux Lui ainsi que les frères, comme ceux qui, dans le même temps sont "dans" l'Eglise mais aussi "devant" l'Eglise[2] en représentant le Christ et, le représentant, comme tête, pasteur et époux de l'Eglise"[3].

Ainsi se dessine, en fin de compte, une forme supplémentaire de maternité spirituelle, qui a toujours accompagné silencieusement, dans l'histoire de l'Eglise, la famille élue des prêtres:

il s'agit de confier concrètement notre ministère à un visage déterminé, à une âme consacrée, qui soit appelée par le Christ et, donc, choisisse d'offrir sa propre personne, les souffrances nécessaires et les difficultés inévitables de la vie, pour intercéder en faveur de notre existence sacerdotale, en vivant, de cette manière, en la douce présence du Christ.

Cette maternité, dans laquelle s'incarne le visage amoureux de Marie, doit être demandée dans la prière, car seul Dieu peut la susciter et la soutenir.

D'admirables exemples en ce sens ne manquent pas;

pensons aux larmes bénéfiques de Monique pour son fils Augustin, pour qui elle pleure "plus que ne pleurent les mères pour la mort physique de leurs enfants"[4]. [...]

Thérèse de l'Enfant Jésus, consciente du besoin extrême de prière pour tous les prêtres surtout pour ceux qui sont tièdes, écrit dans une lettre adressée à sa sœur Céline:

"Vivons pour les âmes, soyons des apôtres, Sauvons surtout les âmes des prêtres [...]. Prions, souffrons pour eux et, le dernier jour, Jésus sera reconnaissant"[5].

Confions-nous à l'intercession de la Vierge Reine des Apôtres, très douce Mère, tournons avec Elle notre regard vers le Christ, en tendant continuellement à être totalement, radicalement à Lui; telle est notre identité!


[1] Vatican II, Lumen gentium, n. 61

[2] cf. Jean-Paul II, Pastores dabo vobis, n. 16

[3] Congrégation pour le Clergé, Lettre du 8 décembre 2007

[4] Saint Augustin, Confessiones III, 11

[5] Thérèse de Lisieux, Lettre 94


Card. CLÁUDIO HUMMES,

Lettre à l'occasion de la journée mondiale de prière pour la sanctification des prêtres,

30 mai 2008.