Le regard que Jésus pose sur nous

Jésus nous voit dans l'espérance

Il voit toujours dans celui qu’il rencontre un extraordinaire possible.

Il lui arrive même d’y discerner quelque merveille secrète dont la contemplation le plonge dans l’action de grâce.

Il ne dit pas :« Ce Judas ne sera jamais qu’un traître. »

Il l’embrasse et lui dit : "Mon ami" (Mt 26, 47-50).

Il ne lui dit pas :« Ce fanfaron n’est qu’un renégat. »

Il lui dit :"Pierre m’aimes-tu" (Jn 21, 15-19).

Il ne dit pas : « Ces grands prêtres ne sont que des juges iniques, ce roi n’est qu’un pantin, ce procurateur romain n’est qu’un pleutre, cette foule qui me conspue n’est qu’une plèbe, ces soldats qui me conspuent ne sont que des tortionnaires.»

Il dit : "Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font" (Lc 23, 34).

Jésus n’a jamais dit : "Il n’y a rien de bon dans celui-ci, dans celui-là, dans ce milieu-ci, dans ce milieu-là." De nos jours, il n’aurait jamais dit: « Ce n’est qu’un intégriste, qu’un moderniste, qu’un gauchiste, qu’un fasciste, qu’un mécréant, qu’un bigot.. »

Pour lui, les autres, quels qu’ils soient, quels que soient leurs actes, leur statut, leur réputation, sont toujours des êtres aimés de Dieu.

Jamais homme n’a respecté les autres comme cet homme. Il est unique.

Il est le Fils unique de celui qui fait briller son soleil sur les bons et sur les méchants.


Cardinal Albert Decourtray