Une économie de frugalité et de communion

Une économie de frugalité et de communion

Né en 1944, Lubomir Ml?och es professeur d'économie à la faculté des sciences sociales de l'université Charles de Pragues. Il nous montre de nouvelles perspectives, suivi de quelques exemples - des exemples que nous relions ensuite au visage de saint Joseph.

Une logique économique pour plus de bonheur[1]

La nouvelle anthropologie économique qui émerge est bien plus complexe que la vision réductrice de l'homme économique.

Les membres d'une communauté sont guidés, en toute rationalité, non seulement par le motif de profit et de l'accumulation du capital tangible, mais aussi par la quête de capital social, capital relationnel invisible.

C'est ce que certains appellent « l'économie de réciprocité »[2] et « l'économie de communion »[3].

Une liste d'exemple, probablement incomplète, est parlante :

Au lieu d'une croissance maximale de revenu (qui à partir d'un certain seuil n'est plus corrélée au bonheur individuel et collectif), la société recherche le minimum de chômage (qui est toujours une perte de bonheur).

Au lieu de travailler le plus possible (heures supplémentaires, deuxième emploi), c'est la dignité du travailleur qui est prise en compte.

Au lieu de supprimer les fêtes et les dimanches, les fêtes et dimanches sont préservés.

L'enfant, au lieu de finir par être considéré comme un bien de luxe dans un monde qui n'a plus le temps pour lui, est considéré comme un don de Dieu.

La société n'est plus seulement fondée sur le savoir, mais sur la sagesse chrétienne.

Le travail doit sortir de sa réduction égoïste, utilitariste, dans la concurrence et la rivalité. Il est vécu comme un service pour le bien commun, dans la paix et la coopération.

Au lieu de cultiver l'illusion de l'immortalité, l'homme se prépare à l'éternité.

Y mettre un visage : celui de saint Joseph et de Marie

Joseph et Marie n'ont pas connu la complexité du monde économique du XXI° siècle, mais leur vie montre toutes les valeurs nécessaires pour trouver la voie juste.

Joseph a un travail professionnel et il préserve le repos hebdomadaire et les fêtes.

Joseph et Marie accueillent l'enfant comme un don de Dieu.

Joseph et Marie méditent la Sagesse. Jésus est la Sagesse, il enseigne la paix, le partage, la dignité de chacun.

Joseph, Marie et Jésus vivent dans la perspective de l'éternité.

A l'heure de la mort de Jésus, la solidarité des disciples pourvoit au suaire et au tombeau. Après la mort de Jésus, les disciples mettent tout en commun.


[1] Lubomir Ml?och, Pour une économie de la frugalité : pourquoi une moindre production peut signifier plus de bonheur. Dans : Sous la direction de : Paul H. Dembinski, Nicolat Buttet, Ernesto Rossi di Montelera, Car c'est de l'homme dont il s'agit, Parole et Silence, DDB 2007., p. 175-183

[2] GERARD-VARET Louis André, KOLM Serge-Christophe, MERCIER YTHIER Jean, The economics of Reciprocity, Giving and Altruism, IEA - Macmillan Press Ltd, 2000.

[3] BRUNI Luigino et ZAMAGNI Stefano, « Economy of communion : inspirations and achievements » in Finance and the common Good / bien commun, vol 20, 2004. https://www.obsfin.ch/

Lire aussi : Paul H. Dembinski, Nicolat Buttet, Ernesto Rossi di Montelera, Car c'est de l'homme dont il s'agit, Parole et Silence, DDB 2007.


Synthèse F. Breynaert

Chapitre : Le travail et les biens extérieurs