La dignité de la servante du Seigneur et son union à Dieu (Jean Paul II)

La dignité de la servante du Seigneur et son union à Dieu (Jean Paul II)

Lorsque Marie répond aux paroles du messager céleste par son «fiat», la «comblée de grâce» sent le besoin d'exprimer son rapport personnel avec le don qui lui a été révélé, et elle dit:

«Je suis la servante du Seigneur»

(Lc 1, 38)

On ne saurait priver cette phrase de son sens profond, ni l'atténuer, en l'isolant artificiellement de tout le contexte de l'événement et de tout le contenu de la vérité révélée sur Dieu et sur l'homme. L'expression «servante du Seigneur» traduit toute la conscience qu'a Marie d'être une créature par rapport à Dieu.

Toutefois, le mot «servante», vers la fin du dialogue de l'Annonciation, s'inscrit dans toute la perspective de l'histoire de la Mère et de son Fils. En effet, ce Fils, qui est vraiment et consubstantiellement «Fils du Très-Haut», dira souvent de lui-même, surtout au point culminant de sa mission: «Le Fils de l'homme n'est pas venu pour être servi, mais pour servir» (Mc 10, 45). Le Christ a toujours conscience en lui-même d'être le «serviteur du Seigneur», selon la prophétie d'Isaïe (cf. Is 42, 1; 49, 3. 6; 52, 13), qui exprime l'essentiel de sa mission messianique, il a conscience d'être le Rédempteur du monde.

Marie, elle, dès le premier instant de sa maternité divine, de son union à son Fils que «le Père a envoyé dans le monde pour que le monde soit sauvé par lui» (cf. Jn 3, 17), entre dans le service messianique du Christ. C'est précisément ce service qui constitue le fondement même du Règne dans lequel «servir veut dire régner». Le Christ, «Serviteur du Seigneur», manifestera à tous la dignité royale du service, à laquelle la vocation de tout homme est étroitement liée.

Ainsi donc, considérer la réalité femme-Mère de Dieu est une excellente façon de nous faire entrer dans la présente méditation de l'Année mariale. Cette réalité détermine aussi la perspective essentielle de la réflexion sur la dignité et sur la vocation de la femme. En pensant, en disant ou en faisant quelque chose qui concerne la dignité et la vocation de la femme, la pensée, le coeur et l'action ne doivent pas se détourner de cette perspective.

La dignité de tout être humain et la vocation qui lui correspond trouvent leur mesure définitive dans l'union à Dieu. Marie, la femme de la Bible, est l'expression la plus accomplie de cette dignité et de cette vocation. En effet, tout-être humain, masculin ou féminin, créé à l'image et à la ressemblance de Dieu, ne peut s'épanouir que dans le sens de cette image et de cette ressemblance.


Pape

e_list%5Baction%5D=details&tx_ifglossaire_list%5Bcontroller%5D=Glossaire" title="Disciple puis apôtre du Seigneur Jésus, il est témoin de sa transfigurat..." class="definition_texte">Jean Paul II,

Lettre apostolique Mulieris dignitatem, n°5, 15 août 1988