La dimension sociale de la mariologie de saint Luc

Luc : Les bases d’une mariologie sociale

L’évangile selon saint Luc nous montre un certain nombre de points très riches d’enseignement social. C’est un enseignement doux, humble et pacifique, mais qui renverse bien des ordres établis. Rappelons quelques points.

Lc 1, 26, l’emplacement de Nazareth, en Galilée, la Galilée des nations, est tout de suite une invitation à un regard large, ouvert aux étrangers, l'Evangile est universel, le Christ, nouvel Adam, rejoint tout homme.

La salutation de l’ange Gabriel « Réjouis-toi… » avec l’annonce d’un enfant qui siègera sur le trône (Lc 1, 28-33), voilà une référence directe au prophète Zacharie, qui annonce à la venue du roi messianique au sein de Jérusalem : un roi monté sur un âne et non pas un cheval de guerre, c’est une annonce de paix (Za 2).

Cette annonce de paix est reprise par les anges de Noël (Lc 2, 14).

Marie vient de sa province très humble et rend visite à sa parente dont le mari est un notable du temple, la charité et le service rapprochent les personnes.

Marie chante « Le puissant fit pour moi de grandes choses » (Lc 1, 49), et ces grandes choses c’est d’abord la venue de Jésus.

Le Magnificat de Marie annonce Dieu qui élève les pauvres et les humbles, non pas simplement parce qu’ils sont pauvres, mais parce qu’ils craignent Dieu et qu'ils peuvent recevoir sa miséricorde, tandis que les puissants qui s’opposent à Dieu, ceux-là Dieu les renverse (Lc 1, 50-53).

A Noël, Marie accueille les bergers, qui étaient des exclus en ce temps là,

comme elle accueillera aussi les bergers de l’église, ses pasteurs, ses responsables (Lc 2, 16-17).

Marie et Joseph et Jésus travaillent à Nazareth (Lc 2, 39-40), c’est une immense valorisation du travail humain.

L’apôtre des nations (saint Paul) rappellera plusieurs fois l’importance de travailler et il en montrera l’exemple, associant parfois travail et partage.

L’évangile selon saint Luc a son prolongement dans le livre des Actes des apôtres où nous retrouvons Marie dans une communauté de partage généreux (cf. le contre exemple d'Ananias en Ac 4).


Françoise Breynaert