La prophétie de Syméon selon saint Jean-Paul II (1996)

La prophétie de Syméon

Après avoir reconnu en Jésus la «Lumière pour illuminer les nations » (Lc 2, 32), Syméon annonce à Marie la grande épreuve à laquelle le Messie est appelé et il lui révèle sa participation à ce destin douloureux. [...]

Inspiré par l'Esprit Saint, il lui annonce :

« Cet enfant doit amener la chute et le relèvement d'un grand nombre en Israël; il doit être un signe en butte à la contradiction, - et toi-même, une épée te transpercera l'âme ! - afin que se révèlent les pensées intimes de bien des cœurs. »

(Lc 2, 34-35)

Ces paroles prédisent un avenir de souffrance pour le Messie. C'est lui, en effet, « le signe en butte à la contradiction », destiné à supporter une dure opposition de la part de ses contemporains. Mais, Syméon met en parallèle avec la souffrance du Christ la vision de l'âme de Marie transpercée par l'épée, associant ainsi la Mère au destin douloureux de son Fils. Ainsi, le saint vieillard, alors qu'il met en lumière l'hostilité croissante à laquelle le Messie devra faire face, souligne la répercussion qu'elle aura sur le cœur de sa Mère.

Cette souffrance maternelle atteindra son sommet dans la Passion, lorsqu'elle s'unira à son Fils dans le sacrifice rédempteur. Les paroles de Syméon, venant après la mention des premiers chants du Serviteur de YHWH (cf. Is 42, 6 ; 49, 6), cités dans Lc 2, 32, nous font penser à la prophétie du Serviteur souffrant (Is 52, 13-53, 12), qui offre sa vie en sacrifice expiatoire» (Is 53, 10) à travers un sacrifice personnel et spirituel, qui dépasse de beaucoup les antiques sacrifices rituels. Nous pouvons remarquer ici comment la prophétie de Syméon laisse entrevoir dans la future souffrance de Marie une singulière ressemblance avec l'avenir douloureux du « Serviteur».


Jean Paul II, audience générale 18 décembre 1996