Le début du culte marial

Lc 1, 39-45 : le début de la piété mariale

Le récit de la Visitation met en lumière la vénération de l'Eglise primitive pour Marie.

1) La maternité divine constitue le motif principal du culte envers Marie.

Le caractère tout à fait unique de la maternité de Marie suscite notre vénération, cela apparaît dans l’attitude d’Elisabeth et de Jean Baptise à la Visitation (Luc 1,39-45) :

La simple salutation de Marie révèle l’événement opéré en elle ;

Jean Baptiste tressaille parce qu’il est rempli de l’Esprit Saint ;

L’Esprit Saint introduit Elisabeth dans le mystère de la maternité de Marie Elisabeth reconnaît Marie comme la Mère du Seigneur

Or, la Visitation (où les verbes sont au présent ou au passé) est le prolongement de l’Annonciation, (où les verbes sont surtout au futur). C'est donc le récit de l'Annonciation qui donne les motifs de la vénération de la maternité de Marie :

C’est une maternité virginale. Marie est vierge (Lc 1,27) et dit « je ne connais pas d’homme » (Lc 1,34)

C’est une maternité royale : ce fils est de la descendance de David et son règne n’aura pas de fin. Il accomplit les promesses de Nathan (2 Sam 7) et la prophétie d’Is 7,14, qui ont en commun l’initiative unilatérale de Dieu et sa fidélité. Mère du messie davidique, Marie est la « gebirah », la reine mère à qui s’adresse l’hommage et la vénération de tout le peuple messianique. Le prince qui naîtra d’elle n’est pas seulement fils de David, mais Fils de Dieu (on observe la progression entre Lc 1, 32 et Lc 1, 35).

C’est une maternité par l’opération du Saint Esprit, qui de sa puissance divine prend sous son ombre la Vierge Marie, comme la nuée couvrait l’arche de l’alliance et rendait présent le Seigneur.

Une telle maternité virginale, royale, divine, œuvre de l’Esprit Saint, est objet d’une vénération pleine de stupeur de la part d’Elisabeth et de l’Eglise de saint Luc.

2) Le second motif de la vénération de Marie, c’est sa foi : « Bienheureuse celle qui a cru ! » (Lc 1, 45)

La maternité et la foi sont intimement liées : on ne peut pas les séparer. La foi est au service de la maternité et la maternité divine ne s’explique pas sans elle. Il s’agit d’une adhésion à la Parole à la manière d’Abraham, qui a cru contre toute évidence et fut béni par le don d’un fils.

La foi est l’attitude caractéristique de Marie : son existence est sous le signe de son Fiat initial – véritable option fondamentale – qui illumine tout le reste. En est la preuve aussi l’éloge de la femme de la foule (Lc 11, 27) que Jésus rectifie, la béatitude est celle de ceux qui écoutent la parole et qui la gardent. Le même enseignement émerge de la péricope de la mère et des frères cherchant Jésus (cf. Lc 8,21).


En remerciant le père Ignazio Callabuig, ancien président de la faculté pontificale de théologie « Marianum » à Rome

Bibliographie : A.VALENTINI Primi indizi di venerazione della Madre del Signore, dans Marianum, revue de la Pontificia facultas Theologica Marianum, ordinis Fratum servorum S. Mariae, n° 150 1996 , p 329-352.

F. Breynaert,

Extraits de F. BREYNAERT, A l'écoute de Marie, préface Mgr Rey, Brive 2007, (diffusion Mediapaul) Tome 1