Apocalypse 12, Beatus de Facundus

Apocalypse 12, Beatus de Facundus

L'image complète se trouve sur https://www.moleiro.com/en/home.htm

et partiellement sur https://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:B_Facundus_186v.jpg

Qu'est-ce que le Beatus ?

Beatus, moine abbé de Liebana écrivit un commentaire de l'Apocalypse en 776, remanié en 784. Et ce commentaire s'appelle Beatus.

L'importance de ce commentaire de l'Apocalypse :

- L'Apocalypse est l'occasion d'une affirmation de la foi orthodoxe devant l'hérésie de l'adoptianisme dans l'Espagne du VIIème siècle.

- Le texte de l'Apocalypse devient aussi l'expression symbolique de la condition des chrétiens sous la domination arabe et en même temps une parole d'espérance en la libération à venir.

Qu'est-ce que le Beatus de Facundus ?

Le Beatus de Facundus est une copie du Beatus, avec de belles d'enluminures, réalisée en 1047 pour le roi Ferdinand I° de Castille et considéré comme le plus beau des Beatus.

Il se trouve à Madrid, Biblioteca Nacional et provient du monastère de León.

Date : 1047. Taille : 36 x 26,8 (Manuscrit : Vitrina (Vit.) 14-2)

La vision du Femme (Ap 12) dans le Beatus de Facundus:

· La vision de la Femme occupe une double page, et les différentes scènes de cette composition extraordinairement complexe sont réunies par la figure impressionnante du Serpent-dragon.

· La femme revêtue de soleil est représenté à gauche dans la zone supérieure, sur un ciel étoilé, en ayant devant soi comme un bouclier, un grand disque rayonnant avec huit pointes.

· La Femme-église dans le désert est plus petite et se trouve dans l'obscurité, en opposition à la première qui resplendit de lumière.

· En haut, à droite, dans le rectangle de la porte ouverte dans le ciel divin indiqué par les étoiles, l'enlèvement en Dieu du fils mâle est dessiné comme lorsqu'il est devant le trône de Dieu : il est conduit par un ange et il a des proportions plus petites, ce fils est debout devant le Seigneur assis, avec le livre ouvert et entrain de parler.

· La femme revêtue de soleil est donc en vis à vis de la fenêtre ouverte sur le ciel, pendant que dans la partie inférieure, munie des ailes de la protection divine, elle est assiégée par le Serpent violent et traître, c'est-à-dire par l'épreuve de l'histoire.

· La scène en bas à droite représente le résultat négatif de la lutte terrible qui se déchaîne contre les fils de l'Église ; cette scène rappelle que même si l'assaut du Serpent contre la Femme est destiné à l'échec, quelqu'un peut succomber dans la lutte. Cette scène ne se trouve pas dans l'Apocalypse mais reflète le commentaire de Beatus.

· Dans le Commentaire de Beatus, la Femme est interprétée comme la figure de l'Eglise et le "fils mâle" ravi en Dieu est le « fils de l'Eglise », celui qui fait pénitence dans la contemplation, en se tournant totalement vers Dieu, et qui par une telle pénitence renaît spirituellement, il est alors ravi ou élevé en Dieu: "Quiconque, avec toute l'ardeur de son cœur, se tourne vers Dieu, ressuscite de la mort à travers cet acte d'expiation et il passera de la vie active à la vie contemplative". C'est pourquoi dans les codex mozarabes aucun attribut, aucun détail ne permet d'identifier la Femme avec la Vierge Mère.


F.Breynaert,

cf. M.G. MUZJ, Iconografia medievale della mulier amicta sole, in Theotokos VIII, 2000, p. 219-244 (La revue Théotokos est une revue interdisciplinaire de mariologie, dirigée par Alberto Valentini, éditée par l'Association centro Mariano Monfortano, via Romagna, 44 - 00187 Roma).

H. STERLIN, Le livre de feu. L'Apocalypse et l'art mozarabe, Sigma, Genève 1978, p. 57 s.

Voir aussi la partie : L'Apocalypse (11) 12 (Ecriture)