Le Stabat Mater (vers 1320)

Stabat Mater, la mère était debout

Ce splendide chant du moyen âge, attribué à Jacopone de Todi († 1330), commence avec les mots « Stabat mater » : « la mère était debout ».

Ce sont les mots de l'Evangile (Jn 19, 25).

Les 8 premières strophes sont de style narratif, à partir de la neuvième, c'est une supplication adressée à Marie. La dernière strophe est adressée au Christ.

Le disciple demande de participer et d'expérimenter ce que Marie à vécu.

Le but recherché n'est pas la passion en soi, mais la victoire (dernière strophe), c'est-à-dire la vie.

Debout, la mère des douleurs

Près de la croix était en pleurs

Quand son Fils pendait au bois.

Alors, son âme gémissante

Toute triste et toute dolente

Un glaive la transperça.

Qu'elle était triste, anéantie,

La femme entre toutes bénie,

La Mère du Fils de Dieu!

Dans le chagrin qui la poignait,

Cette tendre Mère pleurait

Son Fils mourant sous ses yeux.

Quel homme sans verser de pleurs

Verrait la Mère du Seigneur

Endurer si grand supplice?

Qui pourrait dans l'indifférence

Contempler en cette souffrance

La Mère auprès de son Fils?

Pour toutes les fautes humaines,

Elle vit Jésus dans la peine

Et sous les fouets meurtri.

Elle vit l'Enfant bien-aimé

Mourir tout seul, abandonné,

Et soudain rendre l'esprit.

O Mère, source de tendresse,

Fais-moi sentir grande tristesse

Pour que je pleure avec toi.

Fais que mon âme soit de feu

Dans l'amour du Seigneur mon Dieu:

Que je lui plaise avec toi.

Mère , daigne imprimer

Les plaies de Jésus crucifié

En mon cœur très fortement.

Pour moi, ton Fils voulut mourir,

Aussi donne-moi de souffrir

Une part de ses tourments.

Pleurer en toute vérité

Comme toi près du crucifié

Au long de mon existence.

Je désire auprès de la croix

Me tenir, debout avec toi,

Dans ta plainte et ta souffrance.

Vierge des Vierges, toute pure,

Ne sois pas envers moi trop dure,

Fais que je pleure avec toi.

Du Christ fais-moi porter la mort,

Revivre le douloureux sort

Et les plaies, au fond de moi.

Fais que ses propres plaies me blessent,

Que la croix me donne l'ivresse

Du sang versé par ton Fils.

Je crains les flammes éternelles;

O Vierge, assure ma tutelle

A l'heure de la justice.

O Christ, à l'heure de partir,

Puisse ta Mère me conduire

A la palme de la victoire.

Le Stabat Mater en musique

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Stabat Mater (anonyme grégorien)

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Vivaldi,

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Et, ci-dessous, un trésor de Palestrina.


Synthèse F. Breynaert