Samedi saint, confidence de Marie sur son oraison (Maria Valtorta)

Samedi saint, Confidence de Marie sur son oraison (Maria Valtorta)

[Après la mort de Jésus au calvaire, la Vierge Marie a passé des heures à soutenir la foi des uns et des autres, puis, dans la solitude de la nuit, elle s'est recueillie dans une pièce de la maison du Cénacle. Marie d'Alphée la trouve prosternée et pense qu'elle s'est évanouie. La Vierge Marie lui confie alors :]

« Pendant que je priais - et l'Éternel seul sait comment j'étais épuisée après avoir soutenu tant de fois qui vacillaient, éclairé tant d'esprits que sa mort elle-même n'a pas éclairés - il m'a semblé sentir un parfum angélique, une fraîcheur du Ciel, une caresse d'aile... Un instant... Pas plus.

Il m'a semblé que dans la mer de myrrhe, qui dans sa furie me submerge depuis trois jours désormais, s'infusait une goutte de pacifiante douceur. Il m'a semblé que la voûte fermée du Ciel s'entrouvrait, et qu'un filet de lumineux amour descendait sur l'Abandonnée. Il m'a semblé que, venant de distances infinies, un murmure incorporel disait : "C'est réellement terminé". Ma prière, désolée jusqu'à ce moment-là, s'est faite plus tranquille.

Elle s'est teinte de la paix lumineuse - oh ! à peine une nuance ! - de la lumineuse paix qu'étaient mes contacts avec Dieu dans l'oraison... Mes oraisons !...

Marie, tu as beaucoup aimé, toi, ton Alphée quand tu étais la vierge épouse ?"

"Oh ! Marie !... Je jubilais à l'aurore en me disant : "Une nuit est passée. Une de moins à attendre". Je jubilais au coucher du soleil en me disant : "Un autre jour est fini. Plus proche est mon entrée sous son toit". Et quand le soleil descendait, je chantais comme une alouette en pensant : "Il viendra d'ici peu". Et quand je le voyais venir, avec son beau visage comme mon Jude - c'est pour cela que Jude est mon préféré - avec son œil de cerf énamouré comme l'est mon Jacques, oh ! alors, je ne savais plus où j'étais ! Et quand il me saluait en disant : "Douce épouse !" et que je pouvais lui dire : "Mon seigneur" alors je... je crois que si j'avais été écrasée à ce moment-là par un lourd char ou frappée par une flèche, je n'aurais pas senti la douleur. Et ensuite, quand je fus son épouse... Ah !..." Marie [d'Alphée] se perd dans l'extase de ses souvenirs.

Puis elle demande : "Mais pourquoi cette question ?"

"Pour t'expliquer ce qu'étaient pour moi les oraisons. Multiplie par cent tes sentiments, fais-les monter à mille et mille puissances, et tu comprendras ce qu'a toujours été pour moi l'oraison, l'attente de cette heure... Oui, je crois que même si je ne priais pas dans la paix de la grotte ou de ma pièce, mais que je me livrais aux travaux de la femme, mon âme priait sans arrêt... Maïs quand je pouvais dire : "Voilà que vient l'heure de me recueillir en Dieu" j'avais mon cœur qui brûlait en battant fort. Et quand je me perdais en Lui... alors... Non... Cela je ne puis l'expliquer. Quand tu seras dans la lumière de Dieu, tu le comprendras...


Maria Valtorta, L'évangile tel qu'il m'a été révélé, Tome 9, chap 35, p. 357-358

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