Mont Athos : le monastère de Chilandar et ses icônes

Mont Athos, le monastère de Chilandar et ses icônes

Le mont Athos

La péninsule de l'Athos s'enfonce dans la mer Égée sur une longueur d'environ 57 kilomètres, pour une largeur qui va de 7 à 10 kilomètres. Le mont Athos proprement dit culmine à 2 033 m d'altitude.

Saint Athanase l'Athonite fonda le monastère de la Grande Laure de l'Athos en 963. L'empereur Jean Ier Tzimiskès le dota d'une première charte en 971 ; depuis lors, le mont Athos est reconnu à titre de république monastique indépendante. Seuls des moines (mais pas de moniales) y vivent.

Ensuite, les fondations se multiplient, utilisant diverses langues (grec, serbe, bulgare, russe, roumain.).

Au long de l'histoire, la Macédoine a protégé le mont Athos. Or la Macédoine fut en territoire byzantin puis en territoire croisé, puis sous domination turque, et finalement, après la seconde guerre mondiale, divisée entre la Grèce, la Bulgarie et la Serbie, de sorte qu'actuellement la péninsule du Mont Athos est rattachée à la Grèce.

Les moines serbes au mont Athos

La « maison de la très mère de Dieu » est un monastère fut construit pour le service de Dieu et de sa très mère. Il existait certainement au début du XI s. Ruiné, il fut renouvelé par le prince serbe Stefan Nemanja et son fils Sava (fin du XII s.).

Au XIV° siècle, quand le monastère serbe de Studenica fut menacé par les Turcs, les moines prirent tout ce qu'il y avait de plus précieux et placèrent l'icône Troyerichitsa sur le dos d'un âne, décidant de voir où l'âne s'arrêterait. L'âne traversa la Macédoine et s'arrêta à Chilandar. C'est alors que le monastère de Chilandar devint pour les Serbes leur principal centre religieux.

L'icône "Panaghia Tricherousa" (ou Troyerichitsa)

S. Saba († 1235) avait ramené d'un pèlerinage en Palestine l'icône de la Vierge "aux trois mains" (Panaghia Tricherousa) que la tradition attribue à saint Jean Damascène († 749). Cette icône fait mémoire d'un miracle advenu durant la persécution iconoclaste : un certain Jean Chrisorrhoas avait eu la main coupée par le sultan de Damas, la Vierge Marie l'avait guéri en lui rendant la main. Cette main guérie est peinte sur l'icône, en plus des mains de Marie.

S. Saba avait placé cette icône dans l'église synodale de Skoplje, mais en 1459, elle fut transportée au monastère Chilandar.

Une jolie légende raconte qu'au début du XVII° siècle, les moines ne parvenaient pas à élire leur higoumène. Alors la Vierge Marie apparut, descendant de l'icône, à la place de l'higoumène et fit savoir par une vision qu'elle jouerait ce rôle. Depuis ce jour, les moines appellent leur supérieur le « lieu-tenant de Marie » (celui qui représente la véritable supérieure, Marie).

Le rayonnement de S. Saba fut si puissant que les Turcs sentirent le besoin d'enlever ses ossements du monastère de Moliševo et de les faire brûler à Belgrade.

Voir l'icône Troyerichitsa : http://www.rs.risjak.net/chilandar/_borders/cudo.jpg

L'icône Galaktotrophousa

L'icône Galaktotrophousa est une icône rare, elle représente la Vierge Marie qui allaite l'enfant Jésus. Cette représentation insiste sur la réalité de l'incarnation du Sauveur. http://www.rs.risjak.net/chilandar/_borders/cudo4.jpg

Autres photos

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Icône Popadiki : http://www.rs.risjak.net/chilandar/_borders/cudo5.jpg

Icône AKATHIST : http://www.rs.risjak.net/chilandar/_borders/cudo7.jpg

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Sources :

Le site officiel de ce monastère : http://www.rs.risjak.net/chilandar/

Attilio GALLI, Madre della Chiesa dei Cinque continenti, Ed. Segno, Udine, 1997, p. 299-301.


Synthèse F. Breynaert