L'Hodigitria (qui montre le Chemin) : Origine

Vierge Hodigitria (qui montre le Chemin) : Origine

Dans l'iconographie de la Mère de Dieu, l'image de l'Hodigitria, occupe une place privilégiée. Elle a été et demeure l'image préférée du monde occidental. Son origine est cependant spécifiquement orientale.

Voici la légende qui explique le nom par un miracle de la Vierge[1]:

À Constantinople, la Mère de Dieu serait apparue à deux aveugles. Les prenant par la main, elle les aurait conduit au célèbre monastère et sanctuaire de l'Hodigitria où elle leur aurait rendu la vue.

Construit par Michel III (842-867), le sanctuaire s'appelait Église des Guides car les chefs d'armée, avant leur départ en campagne, venaient prier devant l'icône qui portait le nom de ce sanctuaire.
Depuis ce temps, les aveugles et ceux qui souffraient de maladies des yeux, venaient à la source près de l'église et s'y lavaient les yeux afin de trouver la guérison. Cette légende a fait de cette image de l'Hodigitria une source de grâce pour ceux qui cherchent Dieu. De plus, elle nous fait comprendre Marie comme Celle qui montre le chemin vers Dieu, littéralement: Hodigitria.

Notre Dame du Chemin, une signification pour nous[2].

Quand l'Enfant et sa Mère se tiennent droits et regardent celui qui se présente là. Quand Lui élève la main en signe de bénédiction et d'enseignement, et quand elle, de sa main droite, montre l'Enfant, alors on l'appelle Hodigitria. Car c'est elle, qui montre le Chemin, elle, qui montre la Voie. Et la Voie vers Dieu est celle de l'Enfant qui lui dit lui-même :

« Amen, je vous le dis : quiconque ne recevra pas le Royaume de Dieu comme un petit enfant n'y entrera pas. » (Mc 10, 15)

Oui, il est vrai que même devenus vieux, en Lui nous serons toujours jeunes et nouveaux, étant revêtus de la nouveauté du Logos qui possède la vie qui ne passe pas. La gravité des deux regards parle de la Majesté de Dieu et de la grandeur de notre appel... mais si humblement !

Ici me vient en mémoire le chant à la Mère de Dieu qu'est L'Hymne Acathiste où retentissent les Alléluia et les Réjouis-toi !


[1] Bibl.: Egon Sendler S.J., Icônes byzantines de la Mère de Dieu, Desclée de Brouwer, Paris, 1992, pp. 89-104.

[2] M Bernard Frinking, Laïc orthodoxe, iconographe, Cavillargues (30), Tychique n° 156 mars 2002, L'unité des chrétiens n°2, pp.53-58

Synthèse Françoise Breynaert