Icône -Synaxe (ou concile) de la Vierge, Pskov début XV°

Synaxe (ou concile) de la Vierge, Pskov début XV°

Voir l'icône : [Lien perdu]

81 x 61 cm.

Galerie Trétiakov depuis 1934.

Provenance : Pskov.

Historique :

La composition a sa source dans l'art byzantin des XI° et XII° siècle, mais l'icône est l'une des plus anciennes qui nous soit parvenue sur ce sujet en Russie.

Elle a suscité des interprétations variées, ce qui atteste que le sujet n'était pas fixé, et que les artistes de Pskov avaient de la liberté, de la fantaisie.

Inscriptions :

En haut à gauche : l'adoration des mages.

Au milieu à droite : la terre a fourni une grotte.

Une troisième inscription est illisible

Les personnages :

Les premiers témoins de la nativité du Christ rendent grâce à Marie, la mère du Sauveur. Marie est assise sur un trône, révélant au monde le Christ Emmanuel. A droite de la Vierge, le Christ repose dans la crèche.

A gauche, les trois mages.

En bas deux gracieuses figures sont la personnification du désert et de la terre qui tendent leur mains vers le trône, elles sont de style hellénistique.

En bas, trois personnages en habit blancs sont sans doutes l'auteur des canons liturgiques accompagnés de chantres. Un berger se tient près d'eux, plein de dynamisme.

En haut, trois bergers et trois anges qui ont « perdus » leurs ailes à la suite d'une restauration réalisée dans les années 1920.

Dans les angles du haut, saint Nicolas et Barbe.

Les mouvements :

Les mouvements des personnages, très expressifs surtout pour le berger du bas et les personnifications de la terre et du désert, expriment l'étonnement et l'extase. L'introduction de figures aussi vivantes est une caractéristique des icônes de Pskov.

Il y a un caractère de soudainement et d'extase. Tout dans la composition s'élève vers le haut, tout s'élève vers la Vierge afin de lui remettre des présents.

Ceci est à mettre en relation avec l'enseignement de saint Grégoire Palamas ou de Grégoire le Sinaïtique. Ils développaient un système d'ascension de l'esprit vers le divin, apprentissage d'une auto-observation ayant pour but le perfectionnement moral. Rentrant en soi-même, l'homme devait triompher de ses passions et renoncer à tout ce qui est terrestre, en résultat de quoi il atteignait un état extatique de contemplation, de silence.

Les couleurs :

Le fond, vert sombre, presque noir, s'oppose aux teintes vermeilles et blanches du trône et des vêtements de la Mère de Dieu. Cet étrange coloris confère un caractère tragique. Des ténèbres naît la lumière, qui en triomphe .


Tatiana Gueitchenko, Icônes Pskov, Aurore éditions d'art, 1990, p. 12-13, p. 34, et p. 295-296. Synthèse par Françoise Breynaert.