La Résurrection dans l'art

La Résurrection dans l'art

L'Anastasis :

Les premiers artistes romains ne représentaient jamais la résurrection, sans doute parce qu'il n'y pas eu de témoin oculaire. Ils ont recouru à des symboles dont est sorti la scène appelée « Anastasis ». On y voit le Christ ressuscité qui à la fois descend et remonte Adam et Eve du séjour des morts. Le Christ est entouré de saints du Nouveau et de l'Ancien Testament.

Exemple : Sarcophage dans le musée du Latran, IV° siècle. L'Anastasis est au centre.

Exemple : Chora Church/Museum, Istanbul, fresque de l'Anastasis.

Les saintes femmes au sépulcre :

Dans l'église de Dura-Europos, détruite en 256, se trouve l'épisode des saintes femmes au sépulcre. Est-ce que l'artiste voulait représenter la résurrection ?

En tout cas, à partir du V° siècle, cette scène se retrouve dans toute l'Europe pour évoquer la résurrectionAussi bien dans les icônes que dans les tableaux occidentaux.

Dans l'art occident, un exemple plein de joie est offert vers 1650 par

Laurent de la Hyre : Apparition de Jésus aux trois Marie, huile sur toile, 398 x 251 cm, Musée du Louvre, Paris. On y voit l'ange dans le tombeau, les trois Marie heureuses de retrouver leur Jésus vivant. Il dégage tellement de lumière que celle de droite se protège avec son voile, sans toutefois le quitter des yeux. (Pour voir, cliquez).

Plusieurs scènes peintes ensemble :

Sur les ampoules de Monza et de Bobbio, étaient jointes les deux scènes de la crucifixion et de la résurrection. Il en est de même sur le codex de Rabula, et, sur ce dernier, la résurrection est représentée par la lumière qui sort du tombeau entr'ouvert.

Le Christ sortant du tombeau :

Le Christ sortant du tombeau est une composition typiquement occidentale, qui a fait son apparition au XII° siècle. Exemples :

Mantegna, Museo comunale, Tours.

Marco Pino, galleria Borghese,

efinition_texte">Rome.

Giovanni Battista Tinti, Galleria Nazionale, Parma. (Le ressuscité tient sa croix) et marche vers nous avec une ineffable douceur.

Symboles divers :

Au cours des siècles, plusieurs scènes évangéliques ou symboles se sont ajoutés à la représentation de la résurrection, principalement :

Le signe de Jonas :

Exemple : Correggio, chiesa di S. Giovanni, Parme. Il a associé la représentation de la résurrection de Jésus au signe de Jonas.

Le pélican :

Une légende disait que le pélican tuait ses petits et les ressuscitait après trois jours avec son sang. De même, Dieu condamna son fils à mort et le ressuscita. C'est pourquoi le pélican est représenté sur les crucifix du XIII° et XIV° siècle.

L'aigle :

L'aigle est le symbole du triomphe, donc de la résurrection du Christ, il est aussi le symbole de l'ascension.


L'octogone :

Le huitième jour étant le jour de l'éternité, l'octogone est symbole de vie éternelle, donc de résurrection. C'est pourquoi, dans l'antiquité, les baptistères avaient une forme octogonale : ils signifiaient la vie éternelle communiquée aux baptisés.

La descente aux enfers ou descente aux limbes :

Exemples :

Jan Bruegel le vieux, Jésus libère les âmes des limbes. Mauritshuis-Haag-den, L'Aia.

Jacopo Bellini, Cristo al Limbo. Museo civico, Padoue.

Il est difficile de savoir si l'art a été influencé par l'apocryphe de Nicodème ou directement par la liturgie.

Dans les pays de mission :

Wang Shu-yuen qui s'est inspiré des schémas traditionnels de la résurrection et les a situés dans un paysage chinois.

Selina Britto, qui a associé la représentation de la résurrection de Jésus au signe de Jonas.


F. Breynaert, Cf. Giuseppe Maria Toscano, La vita e la missione della Madonna nell'arte, I mille volti di Cristo nell'arte, Carlo Pellerzi editore, 1991, p. 121