Symboles marials (Jean Mauropode)


Jean Mauropode est un poète, professeur et  hymnographe byzantin du XIès, né vers l'an 1000, qui  dédia son activité à la vie religieuse et aux études, et termina sa vie comme moine de Petra. Mauropous écrivit de nombreux canons liturgiques, dont plusieurs à la Mère de Dieu, de nombreux poèmes, des lettres et des discours, ainsi qu’une homélie sur la Dormition de la Vierge Marie. Jean Mauropode  est considéré saint par l'Église orthodoxe qui le fête le 5 octobre.

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Dans l’un de ses Canons à la Mère de Dieu, Jean Mauropode chante l'Incarnation comme la grande miséricorde de Dieu et  s'adresse à Marie comme la mère qui a obtenu cette miséricorde. Ce canon est riche d'un symbolisme marial (arbres, oiseaux, eaux) qui se retrouve dans certaines peintures occidentales, notamment pendant la Renaissance.

« Réjouis-toi, Vierge et Mère immaculée,

Sublime cyprès parfumé, qui s'élève droit vers la sommité de la contemplation divine ;

Cèdre venu du Liban (cf. Ct 4, 8) robuste et sensible aux pensées humaines,

Olivier fleuri dont le fruit répand les grâces de l'Esprit;

Vignoble fleuri qui a produit pour le monde le raisin mûr qui réjouit le cœur de ceux qui te glorifient non sans raison comme Mère de Dieu.

Réjouis-toi, illustre Vierge Mère,

Colombe douce aux ailes d'argent, la gorge dorée par les grâces de l'Esprit;

Tourterelle virginale amie de la solitude chaste,

Hirondelle qui apporte après l'hiver la grâce, le doux printemps;

Passereau qui gazouille pour tous la foi dans l'incarnation divine;

Réjouis-toi, o Mère de ce Dieu qui accorde au monde la grande miséricorde.

Réjouis-toi, Vierge et Mère immaculée,

Source de laquelle jaillit l'eau vive;

Rosée céleste qui descend de l'Hermon sur le mont du Sion (cf. Ps 133, 3);

Pluie que notre Dieu a bien voulu faire couler sur toute la terre de son héritage pour l'arroser et la rafraîchir pour l'éternité;

Mer infranchissable, douce et bonne à boire, mais qui engloutit les généraux et les cavaliers du Pharaon (cf. Exode 15, 19) ;

Réjouis-toi, o Mère de Dieu qui donne au monde la grande miséricorde.

Vers de toi j'étends les mains, j'ouvre mes lèvres tachées pour te prier; je fléchis les genoux de mon cœur, je touche en esprit tes pieds immaculés;

Vierge pure, je m'incline devant toi; guéris les maux incurables que je supporte en grand nombre depuis beaucoup de temps; soigne mes blessures, dans ta bonté, libère-moi de mes ennemis invisibles et visibles; rends léger le fardeau qui me rend paresseux, que je puisse te chanter et te glorifier toi par qui le monde a obtenu la grande miséricorde.

Source :

Jean Mauropode. Canons variés à la Mère de Dieu. Premier mode ; Stichère, t5., In : G. Gharib e E. Toniolo (ed) Testi mariani del secondo Millennio. 1. Autori orientali, Città nuova Roma 2008, p. 92

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Pour en savoir plus

-sur Jean Mauropode (XIès), dans l’Encyclopédie mariale

-sur l’âge d’or byzantin, dans l’Encyclopédie mariale

-sur les annonces de Marie dans l’Écriture, dans l’Encyclopédie mariale

Cf. Chapitre : L'art marial et la nature, Renaissance (XIV°-XVI°)