Mariastein : Marie, colombe au creux du rocher

Mariastein : Marie, colombe au creux du rocher

Mariastein appartient au canton de Soleure, et avoisine la France. Mieux vaudrait dire Maria im Stein : c’est-à-dire la chapelle de Marie « dans la pierre ».

Marie, colombe au creux du rocher*

Ce n’est pas, en effet, dans la grande église monastique que l’on vénère l’effigie de la Vierge Mère : on ne découvre la «Colombe» de Dieu que «dans le secret de la colline, dans les anfractuosités du rocher ».

Pour parvenir à la grotte où se cache la Madone, il faut, après avoir parcouru un long couloir souterrain, descendre un escalier de 54 marches. Là, sur un nuage d’or, trône une statue de pierre peinte, vêtue de riche brocart. C’est une Vierge à l’Enfant dont le rude visage s’éclaire pourtant d’un sourire. Jadis la cavité rocheuse s’ouvrait sur la vallée. Une verrière la clôt à présent, diffusant une lumière tamisée qui aide, en cette baume, au recueillement. Benoît Labre autrefois vint ici s’abîmer en longues oraisons.

L’origine du sanctuaire*

En 1434, nous est attestée pour la première fois l’existence de la chapelle de Marie «dans la pierre». Son origine remonte plus haut, néanmoins, probablement au milieu du XIVe siècle. Un miracle lui donna naissance, celui de la préservation d’un enfant tombé du haut des rochers dans le précipice. En reconnaissance à la Vierge qui avait sauvé le bambin, une statue, de bois sans doute, fut placée dans la caverne. Et si nombreux furent les fidèles qui vinrent y prier que, pour subvenir à leurs besoins spirituels, l’évêque de Bâle dut nommer un chapelain. Tout en haut fut aussi bâti un ermitage. […]

La vierge au sourire*

Les pèlerins nomment son image dans le rocher, « la Vierge au sourire». Son titre véritable, toutefois, le vocable sous lequel elle fut couronnée en 1926, est celui de Notre Dame de Consolation. Tant d’âmes ont auprès d’elle, en effet, trouvé le réconfort et la paix du cœur.

Comment pourrait-il en être autrement ? Nous lisons dans les psaumes que Dieu fendit la pierre et fit sortir des ruisseaux de la roche (Ps. 77, 15-16) et encore qu’à Israël le Seigneur donna «le miel du rocher et l’huile de la pierre» (cf Ps. 80,17 et Deut.,32, 13). Par le Christ qu’elle a mis au monde, Marie n’a-t-elle pas donné à nos âmes à la fois l’eau qui lave et désaltère, l’huile qui panse nos blessures et le miel de toute saveur ? […] C’est pourquoi reprenant encore une parole du psalmiste, les pèlerins de Notre Dame de la Pierre, peuvent-ils lui dire, reconnaissants : « Quand en mon sein abondent les soucis, tes consolations réjouissent mon âme » (Ps. 93,19).

*Jean Ladame, Notre Dame de toute l’Europe, Résiac, Montsur, 1984, p. 153-159.

Le monastère bénédictin de Mariastein

En 1638 les moines de l'abbaye de Beinwil émigrèrent au Mariastein pour assurer le service religieux, ils construisirent le monastère peu à peu, et ils consacrèrent la grande église abbatiale aux trois nefs et aux cinq arcades en 1655. La Révolution française, le Kulturkampf (lutte entre État et Église), et le régime nazi firent émigrer les moines d’abord en France, puis en Autriche et en Allemagne. En 1971, ils reviennent, et aujourd'hui ils assistent les nombreux pèlerins, qui se rendent auprès de la "Vierge" du sourire pour trouver consolation et paix du cœur.

Contact

Abbaye du saint diacre et martyr Vincent

CH - 4115 Mariastein

Tel. +41 (0)61 735 11 11

Fax +41 (0)61 735 11 03

Site officiel : www.kloster-mariastein.ch


Synthèse F. Breynaert