Zurich, ville de Zwingli (réformateur)

Huldrych Zwingli (†1531)

Ulrich Zwingli - on trouve aussi Huldreich Zwingli et Huldrych Zwingli, (1484-1531).

Très présent dans la société, il est un des principaux artisans des différentes tentatives de convertir, y compris militairement, la Suisse à la Réforme.

En 1523, il parvient à faire adopter la réforme au canton de Zürich, premier canton à le faire. Il est, depuis Zurich, à l'origine des Églises réformées de Suisse alémanique, tandis que Guillaume Farel et Jean Calvin sont les principaux réformateurs en Suisse romande.

Il est aujourd'hui encore l'une des principales sources d'inspiration des Églises réformées, et notamment du protestantisme libéral.

Le groupe oecuménique des Dombes nous présente sa pensée mariale :

« Le thème de Marie est peu fréquent chez Zwingli. Pour lui, Marie est plutôt réceptrice que dispensatrice, elle est aussi « maison de Dieu », « serrure », « chambre » du Saint Esprit[1]. Le Zurichois parle occasionnellement de Marie « Theotokos », Dei genitrix », « Mater Christi », ou encore « qui accouche de notre salut ». Il rejette une interprétation figurée et dogmatique de cette maternité, qui est pour lui purement historique, sans rôle médiateur ni coopérateur.

Groupe des Dombes,

Marie dans le dessein de Dieu et la communion des saints.

Tome I : Dans l'histoire et l'Ecriture. Bayard, Paris 1998, § 63

« Marie n'est pas par elle-même, mais par et dans le Christ. De ce fait, l'immaculée conception est rejetée. La question n'a pas de pertinence biblique. Si Marie est dite « pure », « immaculée », c'est à cause de sa foi et de son obéissance exemplaires qui font d'elle la figure du croyant, non à cause d'une conception hors du péché.

La sainteté de Marie dépend toujours du Christ : Marie est « christo-typique » ; dans ce sens, elle n'est qu'à partir de son rôle historique, non avant.

Curieusement, Zwingli maintient à Zurich la fête de l'Assomption, pour raison de dévotion populaire plus que de théologie mariale.

Cependant, le thème ecclésiologique de Marie mère de l'Eglise est inexistant chez lui. D'autre part - et c'est là une note originale dans les divers courants réformateurs - Zwingli reprend le thème médiéval de Marie figure de la diaconie ecclésiale : la piété mariale doit ramener l'Eglise à sa tâche caritative et sociale.[2] »

Groupe des Dombes,

Marie dans le dessein de Dieu et la communion des saints.

Tome I : Dans l'histoire et l'Ecriture. Bayard, Paris 1998, § 64


[1] ZW 1, 412.1-8

[2] Que Marie n'éloigne pas les croyants de la misère sociale vécue par « des filles et des femmes que la beauté ou la pauvreté ont mises en danger. » (ZW 3, 52. 14)

Groupe des Dombes