Histoire de l'Ukraine

Pour comprendre ce qui est vécu dans les sanctuaires d'Ukraine, il est indispensable de comprendre un peu ce qu'a été l'histoire de l'Ukraine, tant du point de vue civil que religieux.

Un peu d'histoire nationale

L'Ukraine fut le foyer du premier État slave oriental, fondé par des Scandinaves au IX° siècle: la Rous' de Kiev (appelée dans les écrits occidentaux Ruthénie), qui durant les X° et XI° siècles fut l'État le plus grand et le plus puissant d'Europe.

XII° et au XIII° siècle, Kiev est dominé par les Mongols. L'autorité mongole était très cruelle.

Durant le XIV° siècle, les Polonais et les Lituaniens combattirent l'envahisseur mongol et finalement toute l'Ukraine septentrionale passa sous l'autorité de la Pologne et de la Lituanie.

Durant cette domination lituano-polonaise, à partir du XV° siècle, se formèrent les Cosaques, des paysans orthodoxes qui refusaient la servitude et l'assimilation aux Polonais catholiques. Le royaume de Pologne les tolère.

Au milieu du XVII° siècle, se forme un État autonome ukrainien, mais au XVIII° siècle, Catherine la Grande, impératrice de Russie, supprima cet État autonome ukrainien.

La culture ukrainienne connut une renaissance au XIX° siècle et une indépendance éphémère en 1917-1920.

L'Ukraine fut envahie par l'Armée rouge et ramenée dans le giron russe et elle servait de véritable grenier à la Russie, puis de bassin industriel. Sous Staline, une famine provoquée artificiellement par la collectivisation forcée des paysans et la réquisition de la majorité de leurs récoltes, aurait fait entre 3 et 7 millions de victimes en Ukraine de 1932-33 ; les Ukrainiens l'appellent « Holodomor » ou « l'extermination par la faim ». Cette famine artificielle exista dans toutes les républiques soviétiques, mais la République d'Ukraine, majoritairement rurale, en souffrit particulièrement. De nombreux historiens considèrent cette famine comme un génocide contre le peuple ukrainien.

Le Kremlin, qui prônait l'athéisme d'Etat, s'attaque aux symboles religieux, et détruit plus de 250 édifices. Des exécutions et des déportations (de nationalistes Ukrainiens, ou de croyants) sont orchestrées durant les purges de 1937-1939 : quelques millions d'Ukrainiens sont exécutés ou envoyés vers des camps de travail soviétiques.

Au printemps 1941, l'Ukraine fut rapidement envahie par les armées allemandes. Durant deux ans, les exactions des nazis furent terribles. Et, dans la tourmente, plus de 220.000 Ukrainiens s'engagèrent aux côtés des forces allemandes. En 1944, l'Armée rouge reconquit la plus grande partie de l'Ukraine. À la fin de la guerre, les pertes ukrainiennes s'élèvent à 8 millions de personnes.

En 1954, le chef soviétique Nikita Khrouchtchev transféra la Crimée à la République soviétique socialiste d'Ukraine.

L'indépendance de l'Ukraine

En 1989 furent libérés les détenus politiques.

Le Parlement adopta, le 16 juillet 1990, la Déclaration sur la souveraineté politique de l'Ukraine.

L'indépendance complète de l'Ukraine fut proclamée le 24 août 1991 et confirmée par le référendum du 1er décembre 1991.

Un peu d'histoire religieuse

Vladimir le grand a été baptisé en l'an 988 avec les nobles et le peuple de la ville, par les missionnaires venus de Constantinople (Byzance).

A cette époque, le christianisme avait une forme orientale liée à Byzance et une forme occidentale liée à Rome, mais ces deux formes ne divisaient pas l'Eglise.

A partir de 1054, l'église byzantine et l'église romaine se séparèrent progressivement.

Au synode de Brest-Litovsk (1596), presque tous les évêques des territoires de l'Ukraine et de la Biélorussie se réunirent avec Rome, tout en gardant des rites et des coutumes orientales, caractéristiques de « l'église gréco-catholique ».

Au XX° siècle, cette église fut fortement persécutée.

La persécution de Staline, en 1931-1933 provoqua 7 millions de morts, et en 1934, l'anéantissement systématique des élites : 500 000 morts.

Au problème œcuménique se double d'un problème national : l'Ukraine est une éthnie, une nation. L'Ukraine tenta de reprendre son indépendance au moment de l'invasion allemande, en 1941. Les Allemands, qui espéraient annexer l'Ukraine, organisèrent des exécutions massives. Après la guerre, l'Ukraine russe et polonaise furent réunifiées et intégrées dans l'empire soviétique.

En 1946, Staline déporta 2 millions d'Ukrainiens en Sibérie et intensifia la russification. Il avait noyauté l'Eglise orthodoxe à son service, mais l'église gréco-catholique, fidèle à Rome, était sa bête noire.

Le pseudo-concile de L'vov proclama l'intégration de l'église ukrainienne greco-catholique au Patriarcat (orthodoxe) de Moscou tandis que Staline organisait la destruction des églises. Le cardinal Joseph Slipyi passa 18 années dans les camps de travaux forcés et fut un témoin héroïque.

En ce temps là, Notre Dame des douleurs (Skorbna Maty) accompagnait les martyrs et leur infusait le courage et l'espérance de la résurrection.


Wikipedia.org.

Attilio GALLI, Madre della Chiesa dei Cinque continenti, Ed. Segno, Udine, 1997, p. 361-363

R. Laurentin, Comment la Vierge Marie leur a rendu la liberté, ŒIL, Paris, 1991, p. 98-99.

Synthèse F. Breynaert