Nazareth, la fontaine de la Vierge


La source de la fontaine de la Vierge-appelée également Fontaine de Saint-Gabriel- prend naissance dans le flanc du Djebel es-Sik, à cent-cinquante mètres de cette fontaine, qui en constitue le bassin de réserve. La fontaine coule au Nord-Est du village, sur la route de Tibériade. Les fouilles archéologiques, ont mis à jour les vestiges de tunnels et de bassins de différentes époques. Pour les célébrations du millénaire, en 2000, l’ensemble a été restauré et reconstruit.

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La fontaine de la Vierge Marie

La fontaine dite de Marie était la principale source d'eau de la ville. Il est donc possible –la tradition littéraire le rapporte[1]- que la Vierge Marie y ait lavé ses vêtements, et que Jésus soit allé à la source pour puiser l’eau.

Une restauration récente

Des fouilles archéologiques ayant mis à jour les vestiges de tunnels et de bassins de différentes époques, l’ensemble a été restauré et reconstruit.

Un lieu de pèlerinage

On a attribué des vertus à cette source et à ses eaux : elles sont considérées par les Chrétiens comme par les Musulmans comme sacrée. À la fontaine de la Vierge, les femmes attendent leur tour dans une atmosphère de cordialité où fusent les rires et les exclamations. Mais au moment de, remplir l'amphore et les outres, elles paraissent recueillies et sous l'effet d'une évidente émotion.

Si toute source d'eau vive est en vérité un miracle permanent de la Providence, un don libéral fait à l'homme pour adoucir la sentence qui le condamne à manger son pain à la sueur de son front, que dire de la fontaine de la Vierge?

Elle est sacrée dans l'histoire de Nazareth. Et le pèlerinage du matin qui s'y rend chaque jour, s'accomplit avec la ferveur d'un rite religieux.

Une tradition rapportée par des textes apocryphes

Cette fontaine est également appelée Fontaine de Saint-Gabriel. Ce sont surtout les Grecs qui la nomment ainsi. En effet, dans le texte apocryphe intitulé Protévangile de Jacques, datant du IIès, il est dit que la première salutation de la Vierge Marie par l’Ange Gabriel eut lieu alors que Marie était sortie pour puiser de l’eau :

« Or, elle prit sa cruche et sortit pour puiser de l’eau. Alors une voix retentit : « Réjouis-toi, pleine de grâce, le Seigneur est avec toi. Tu es bénie parmi les femmes ». Marie regardait à droite et à gauche : d’où venait donc cette voix ? Pleine de frayeur, elle rentra chez elle, posa sa cruche, reprit la pourpre, s’assit sur sa chaise et se remit à filer ». [2]

Cette tradition a été reprise dans un autre texte apocryphe chrétien, l'Évangile du Pseudo-Matthieu, écrit entre le Ve et le VIIe siècle. C’est la raison pour laquelle on appelle également ce lieu ‘fontaine de Saint-Gabriel’.

L’église Saint-Gabriel

L’église actuelle nommée Saint-Gabriel s’élève sur le lieu même d’une une ancienne église dédiée à Saint Gabriel, dont on trouve de nombreux témoignages au Moyen Age[3]. Elle fut probablement détruite lors de la prise de Nazareth, en 1291, par les Sarrasins. L’église actuelle a été construite en 1797.

La Vierge Marie, source et fontaine d’espérance, dans la littérature

Deux hymnes du bréviaire comparent Marie à une source. 

L’hymne pour les laudes, pour fêter la Vierge Marie le samedi, débute ainsi :

« Quæ caritátis fúlgidum

es astrum, Virgo, súperis,

spei nobis mortálibus

fons vivax es et prófluus ».

 (« Tu es pour les habitants des cieux un astre resplendissant de charité, Vierge, et pour nous, mortels, une source vive et débordante d’espérance. »)

L’hymne des laudes de Notre-Dame-des-Douleurs (Stabat Mater) débute également par une comparaison de la Vierge Marie avec une source : 

« Eia, mater, fons amóris,

me sentíre vim dolóris

fac, ut tecum lúgeam ».

 (« Ô Mère, source de tendresse,

Fais-moi sentir grande tristesse

Pour que je pleure avec toi. »)

 En outre, la Vierge Marie a été célébrée par Dante dans « l’Hymne à la Vierge » qu’il a insérée dans la troisième partie de la Divine Comédie intitulée Le Paradis. Il fait ainsi parler st Bernard, qui s’adresse à la Vierge Marie en la nommant « fontaine d’espérance »

"Ici tu es pour nous brûlant flambeau

De charité et, là-bas, parmi les mortels,

Tu es d’espérance fontaine toujours vive". (Le Paradis, chant XXXIII, v. 10-12)[4]


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Pour en savoir plus

-Sur le Protévangile de Jacques, dans l’Encyclopédie mariale 

-Sur l’Annonciation dans le Protévangile de Jacques, dans l’Encyclopédie mariale

-Sur la Vierge Marie dans les écrits apocryphes, dans l’Encyclopédie mariale

-Sur Nazareth, dans l’Encyclopédie mariale 

Équipe de MDN