Marie et la béatitude des doux


« Heureux les doux, parce qu'ils hériteront la terre »(Mt 5,7). La Vierge Marie réalise en elle cette béatitude.

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La douceur de Jésus

La douceur trouve son modèle parfait dans la personne de Jésus, "doux et humble de cœur" :

« Chargez-vous de mon joug et mettez-vous à mon école, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez soulagement pour vos âmes. » (Mt 11, 29)

La douceur est une forme de la charité, patiente et délicatement attentive envers autrui.

Il est important pour les croyants de savoir qu’un certain comportement de douceur est un critère selon lequel Dieu jugera et récompensera au dernier jour.

La douceur de Marie en Orient

En Orient, la douceur de Marie est surtout soulignée comme étant une adhésion intime et totale de la mère à l’œuvre salvatrice du Fils.

Déjà pour Méliton de Sardes (†180), disciple de l'apôtre Jean, Marie sous la croix apparaît comme la "bonne Agnelle" qui reste à côté de l'Agneau immolé ; celle qui a engendré la victime pascale et qui s'est offerte avec lui. L'Agnelle silencieuse, à côté de l'Agneau qui n'ouvrit pas la bouche (cf Is 53,7).[1] Il y a dans ce symbole une allusion évidente à la douceur, typique de l'agneau.

La douceur de Marie en Occident

En Occident, la douceur de Marie est présentée surtout comme un esprit de douceur, d'accueil, d'attention envers ceux qui s'adressent à elle sous le poids du péché ou des épreuves de la vie.

Le “Salve Regina” s'adresse à Marie en la saluant ainsi : "notre vie, notre douceur, notre espérance", et il se clôt avec l'exclamation-invocation:

"Ô clémente, ô pieuse, ô douce Vierge Marie".

En certains textes de prière, la douceur qui caractérise la personne de Marie est rapprochée de son humilité. Saint Ambroise († 781), fait le lien entre la béatitude des doux et les paroles du Magnificat où la Vierge se définit ainsi :

 « Il a regardé l'humilité de sa servante » (Lc 1,48)[2].

Saint Bonaventure présente Marie comme la terre bénie, l’héritage des doux. Aux doux, la douce Marie ne refusera jamais rien.[3]

Source :

Angelo Gila. Maria, personificazione della mitezza, in Santa Maria “Regina Martyrum”
Quaderno di spiritualità dell’ordine dei Frati servi di Maria Provincia di Piemonte e Romagna, Anno VI – N.1 (13) – 2002, p.17-23

 


[1] Méliton de Sardes, Homélie sur la Pâques 7,71

[2] St Ambroise, Homélie sur la fête de l’Assomption de la B.V.M., 9- 10.

[3] St Bonaventure, Sur l’Annonciation, sermon V, 2.

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Pour en savoir plus

-sur Les Béatitudes, selon Matthieu et Luc, dans l’Encyclopédie mariale

- sur Marie et les Béatitudes, dans l’Encyclopédie mariale

- sur le Salve Regina, dans l’Encyclopédie mariale

- sur Marie, la belle agnelle (Méliton de Sardes), dans l’Encyclopédie mariale

-sur le poème de Verlaine « Et la douceur de cœur et le zèle au service, comme je la priais... », dans l’Encyclopédie mariale

-sur la consécration des relations humaines, dans l’Encyclopédie mariale