Avant et Après l’apparition de Guadalupe

Avant et après l’apparition de Guadalupe

En Europe

En Europe, Luther entraîne dans la rupture avec Rome 8 millions de chrétiens.

L’Espagne opère sa reconquête sur les Maures, les musulmans, qui l’occupaient. Forte de ces victoires, elle se lance à la conquête de l’Amérique dont l’exploration devient une véritable conquête à partir de 1519.

La conquête espagnole entraîne la dépression des Aztèques

L’empereur Aztèque, Moctezuma III, en voyant arriver Cortés, le reçut momentanément comme un prophète, car les calendriers étaient orientés vers un bouleversement, une nouvelle ère, et il crut que sa fin était arrivée.

Quand la conquête devint violente, les Aztèques se défendirent par tous les moyens. Les Conquistadors les ridiculisaient, les pillaient, les réduisaient en esclavage.

Ce fut une période angoissante pour les Aztèques, non seulement au plan social, mais au plan religieux. Il n’y avait plus de sacrifices humains et pourtant le soleil continuait à se lever. Leur fonction sacrificielle, les millions de sacrifices humains, tout cela n’avait servi à Rien !

La dépression des Aztèques était inconsolable… Toutes leurs valeurs religieuses s’effondraient.

L’apparition va assumer ce qu’il y avait de positif dans les valeurs religieuses Aztèques.

La division des indiens

Un grand nombre d’Indiens était excédé par la domination des Aztèques qui les capturaient pour fournir les contingents de sacrifices humains. Au moment de la conquête espagnole, ces tribus indiennes se joignirent aux Espagnols pour renverser le pouvoir Aztèque.

L’apparition va recréer une unité par le baptême.

La crise morale des chrétiens

Comment peut-on faire une conquête et spolier des populations ? Beaucoup de voix chrétiennes s’élèvent pour exprimer des scrupules, des critiques, et souligner la contradiction avec les valeurs chrétiennes.


L’apparition entraînera un renouveau moral.

Le conquistador Nuño de Cuzman s’opposait à l’évêque...

En 1528, Nuño de Cuzman était si terrible que l’évêque l’appelait « diable »… Il entraînait les civils espagnols à voler, violer, tuer… Pire, Nuño de Cuzman menaçait de la peine de mort tous les indiens qui s’approchaient de l’évêque ! Les Espagnols eux-mêmes tuaient les missionnaires et voulaient tuer l’évêque ! Comment faire une évangélisation dans de telles conditions ?

En 1529, l’évêque, le très humble frère Juan Zumarraga, dénude les autels, fait consommer le Saint Sacrement et quitte la ville, il écrit au roi « Si Dieu n’intervient pas avec un remède de sa main, cette terre est sur le point de s’écrouler totalement ».

L’apparition de Notre Dame, en 1531, deux ans après cette lettre, pourra être interprétée comme une réponse à la prière de l’évêque qui a reconnu son impuissance totale.

Alors que Nuño de Cuzman n’avait aucun respect de l’évêque, l’apparition envoie Juan Diego chez l’évêque, pour demander son approbation pour la construction d’un sanctuaire. L’évêque a du mal à recevoir un indigène à peine converti.

Mais l’apparition envoie une seconde fois Juan Diego, c’est lui, un laïc, qui doit être le porte-parole de Notre Dame auprès de l’évêque.

Des missionnaires très peu nombreux, et peu unis...

En 1527 sont arrivés 35 missionnaires, pour un empire de 23 millions d’habitants : autant dire que le défi était disproportionné ! L’évangélisation était souvent compromise quand les dominicains ou les missionnaires diocésains s’opposaient aux franciscains … Et les divisions existaient encore davantage entre les laïcs espagnols…

L’apparition entraînera une évangélisation d’une efficacité extraordinaire : 9 millions de conversions en sept ans ! Au point que l’évêque, Fray Juan de Zumarraya écrit au roi : « Peut-être que Dieu veut que des Indes commence la réforme universelle ».

Les métis détestés...

En 1531, les métis étaient le fruit des viols, encore enfants au temps de l’apparition.

La Vierge de Guadalupe apparaît sous les traits de métis, l'apparition valorise les indigènes et les métis. L'identité mexicaine peut se former.


Mgr Eduardo CHAVEZ SANCHEZ, recteur de l’université Lumen gentium de Mexico et postulateur de la cause de Juan Diego. – Extraits de sa conférence du 5 septembre 2008 à Lourdes : « Présentation des apparitions de la Vierge de Guadalupe ».