Du 25 mars 1984 à Noël 1991: sous le signe de Notre Dame de Fatima

Du 25 mars 1984 à Noël 1991: sous le signe de Notre Dame de Fatima

Marie est apparue à Fatima au Portugal sous le titre « Notre Dame du Rosaire », du 13 mai au 13 octobre 1917 ; elle a demandé le chapelet pour la paix, et le 13 juillet, elle a demandé la dévotion des premiers samedis du mois et la consécration de la Russie à son Cœur immaculé.

Les évêques du Portugal, en 1931 et 1938 ont confié toute la nation au Cœur Immaculé de Marie ; sœur Lucie[1] attribue à cette prière le fait que le Portugal fut épargné de la propagation de la guerre civile espagnole et de la seconde guerre mondiale.

Le 13 mai 1981, a lieu l'attentat contre Jean Paul II à Rome. Pendant sa convalescence[2], le saint Père prie sur les évènements de Fatima et comprend que la Vierge a besoin de lui pour accomplir la consécration demandée.

Du 25 mars 1984 à Noël 1991 :

Le 25 mars est la fête de l'Annonciation, autrement dit de la conception virginale de Jésus ; cette fête précède de 9 mois Noël, la naissance de Jésus.

Le 25 mars 1984, sa sainteté le pape Jean Paul II, en communion avec tous les évêques, prononce la consécration du monde entier au cœur immaculé de Marie, tout en priant particulièrement pour la Russie.[3]

A cette époque, les deux blocs qui s'opposent après le pacte de Yalta connaissent une période de profonde crise à cause des missiles à ogive nucléaire, Pershing et SS20.Au Kremlin, engagé dans la guerre en Afghanistan, sont montés au pouvoir des personnalités obscures de la Nomenclature tels que Andropov et Cernienko.

Peu après, totalement inattendu, est arrivé au pouvoir au Kremlin Gorbatchev et sa « perestroïka », et en Pologne Solidarnosc, ce qui a permis d'ouvrir finalement entre les deux « grandes puissances » un dialogue profitable sur le désarmement nucléaire.

Le 9 novembre 1989, soudainement, sauf quelques escarmouches peu importantes, le symbole même de la division, le Mur de Berlin, tombe en éclat. Une partie de ce Mur est porté au sanctuaire de Fatima. (Le 9 novembre est aussi la fête de la dédicace de la Basilique du Latran, considérée comme l'Eglise Mère du monde entier).

Le 8 décembre 1991, à la Diète de Moscou, les députés représentants toutes les Républiques de l'URSS décident de dissoudre la fédération, née de la révolution d'octobre 1917. Chaque république retrouve ainsi son indépendance. Encore récemment Gorbatchev a déclaré qu'il n'a pas encore compris ce qui s'était passé ce jour là dans la tête des députés. Cette date du 8 décembre, fête de l'Immaculée conception, est le 8° anniversaire du jour où Jean Paul II envoya aux évêques du monde entier sa lettre leur demandant de l'accompagner dans l'Acte de Consécration au Cœur Immaculé de Marie.

Le 25 décembre 1991, Gorbatchev signe par conséquent l'acte de démission de Président de l'URSS : sept ans et 9 mois avant, Jean Paul II avait fait la consécration demandée par Notre Dame de Fatima.

Jean Paul II commente :

« Il est difficile de ne pas remarquer que l'Année mariale a précédé de près les événements de 1989. Ces événements ne peuvent pas ne pas surprendre par leur ampleur et surtout par la rapidité de leur déroulement. Les années quatre-vingt s'étaient écoulées en se chargeant d'un danger croissant, à la suite de la "guerre froide" ; l'année 1989 a apporté une solution pacifique, qui a revêtu en un sens la forme d'un développement "organique". A la lumière de cette solution, on se sent poussé à reconnaître un sens vraiment prophétique à l'encyclique Rerum novarum: ce que le Pape Léon XIII y écrit sur le communisme se trouve exactement vérifié, comme je l'ai souligné dans l'encyclique Centesimus annus. On pouvait du reste pressentir que, dans ce qui s'est passé, la main invisible de la Providence était à l'œuvre avec une attention maternelle: "Une femme oublie-t-elle son petit enfant...?" (Is 49,15) »[4]

ur Lucie commente :

« Il est bien connu de tous, qu'on traversait l'un des moments les plus critiques de l'histoire de l'humanité, où les grandes puissances, dans l'hostilité qui les opposait, se préparaient à une guerre atomique qu'elles projetaient et qui viendrait à détruire, sinon le monde entier, du moins la plus grande partie ; et la partie qui serait restée, quels moyens de survivre aurait-elle eus ?

Qui aurait été alors capable de dissuader ces hommes arrogants, retranchés derrière leurs plans et leurs projets de guerre, derrière leurs idées de violence et leurs idéologies athées, asservissantes et dominatrices, persuadés d'être les maîtres du monde, de changer tout cela pour adopter la position contraire ? Ou bien de demander de se rencontrer en vue d'obtenir la paix ? [...]

Qui, sinon Dieu, fut capable de réaliser cela dans ces intelligences, dans ces volontés et dans ces consciences, sans peur ni crainte de révoltes de la par des leurs ou de l'étranger ? Seule la force de Dieu a pu accomplir cela, lui qui agit en tous, en les amenant à un accord pacifique, sans révoltes ni opposition ni conditions. « Qui est comme Dieu ? »

Mieux encore, il incitait l'un des principaux dirigeants du communisme athée à se mettre en route pour Rome, afin de rencontrer le Saint Père [...] ; par cette rencontre, il le reconnaissait comme le suprême représentant de Dieu, de Jésus Christ, sur la terre, comme le chef de l'unique et véritable Eglise fondée par Jésus-Christ ; c'était aussi pour donner le baiser de paix, en demandant pardon pour les erreurs de son parti ; il donnait ainsi au monde un témoignage de foi et de confiance en l'Eglise du Dieu unique et véritable. » [5]

« Quand Notre Dame de Fatima a promis la paix, c'était par rapport aux guerres provoquées dans le monde par le communisme athée, mais non par rapport aux guerres civiles qui, elles ont toujours existé et existeront toujours, jusqu'à ce que Dieu transforme ce monde - comme dit Jésus-Christ - en une terre nouvelle et un ciel nouveau. [...]

Jusqu'ici je vois le message de Fatima comme une préparation en vue de libérer le peuple de Dieu de ce que Pie XII a appelé la plus grande hérésie de tous les temps jamais apparue dans le monde, jusqu'aux extrémités de la terre ; et en vue de nous libérer du danger d'une guerre nucléaire qui devait détruire une grande partie de son œuvre créatrice et rédemptrice : le peuple de Dieu choisi pour la vie éternelle. » [6]

De plus, la télévision italienne diffusa la visite du cardinal Vidal à sœur Lucia au Carmel de Coïmbra[7]. Dans ce document, on voit sœur Lucia communiquer au cardinal Vidal que la consécration faite par Jean Paul II le 25 mars 1984 avait sauvé le monde d'une guerre atomique qui se serait produite en 1985.

Les décennies suivantes...

Sur les cendres du communisme athée, n'est pas encore fleurie la civilisation de la vérité et de l'amour, mais est née l'exigence d'une nouvelle évangélisation.

11 septembre 2001 : le monde prend conscience de la gravité du danger du terrorisme mondial.

16 octobre 2002 : Le pape, suivant les enseignements de Marie, veut montrer clairement quelle est son arme de défense. Il signe sous le regard du monde entier la lettre apostolique « Rosarium Virginis Mariae » en ajoutant les « Mystères de la Lumière » et proclame l'année qui va d'octobre 2002 à octobre 2003, Année du Rosaire pour la paix.


[1] Wincenty Laszewski, Les miracles de Marie dans la vie de Jean Paul II, éditions des Béatitudes, Nouan le Fuzelier, 2009, p. 53.

[2] En 1982 le saint Père se rend à Fatima pour remercier la Vierge de lui avoir sauvé la vie et lui remet la balle de l'attentat, elle est aujourd'hui insérée dans la couronne de Notre Dame du Rosaire.

[3] Sr Lucie, dans une lettre du 21 novembre 1989, a confirmé que Jean Paul II a bien réalisé la consécration selon les indications de Notre Dame de Fatima. (Publiée dans R. Laurentin, Comment la Vierge Marie leur a rendu la liberté, ŒIL, Paris, 1991, p.87-88).

[4] Jean Paul II, Tertio Millenio Adveniente § 27

[5] Extraits de : Sœur Lucie, Le message de Fatima, Carmel de Coimbra, Fatima 2006, p.54-55

[6] Extraits de : Sœur Lucie, Le message de Fatima, Carmel de Coimbra, Fatima 2006, p.56-57

[7] Emission Excalibur diffusée à 21 heures par RAI 2 (Italie) le 31 janvier 2003


Synthèse Françoise Breynaert