St Bernardin de Sienne (1380-1444)

St Bernardin de Sienne, un franciscain amoureux de Marie

Saint Bernardin (1380-1444) est franciscain, prédicateur populaire, et très amoureux de la mère du Seigneur.

On ne peut pas ignorer que certaines affirmations de saint Bernardin de Sienne sur la Vierge sont exagérées, étranges et inacceptables[1] si on ne tient pas compte du contexte de sa doctrine et des circonstances dans lesquelles elles furent prononcées. Saint Bernardin de Sienne était un prédicateur populaire, attentif et sensible à la mentalité et à la religiosité de ses auditeurs. C'est pourquoi ses intempérances de pensée et d'expression abondent dans les sermons en langue vulgaire ; mais dans ses sermons en langue latine, saint Bernardin se révèle plus disposé à l'usage d'un langage plus rigoureux.

De toute façon, pour connaître saint Bernardin, il n'est pas correct de se limiter aux assertions exagérées ou étranges.

Mère incomparable, montée au ciel

« Elle est devenue Notre Dame à l'Assomption, quand elle "fut exaltée au-dessus des chœurs des anges dans les royaumes célestes"[2]; et elle devint "reine des cieux et reine des anges". Mais elle fut déjà admirablement illuminée à l'instant de l'infusion de son âme dans le corps; en mesure plus admirable encore au moment de la conception du Fils de Dieu; et de manière admirable superlativement au moment de son Assomption et de sa glorification. »

De la salutation angélique, sermon 52, a 1, c 1.

Médiatrice des dons de l'Esprit Saint

« A partir du jour où la Vierge Marie conçut le Verbe divin elle acquit comme un droit spécial sur toutes les processions temporelles du Saint-Esprit, c'est-à-dire sur tous les dons que l'Esprit-Saint communique aux hommes, en sorte que depuis lors personne n'a reçu de Dieu aucune grâce, si ce n'est par l'entremise et des mains de Marie, notre bonne et tendre Mère »

De la salutation angélique, sermon 52, a 1, c 1.

« Depuis le moment où elle est devenue la Mère du Fils de Dieu qui est celui qui donne l'Esprit Saint, tous les dons, les vertus et les grâces du même Esprit Saint sont accordés à travers ses mains, elle les donne à qui elle veut, quand elle veut et dans la mesure qu'elle veut. »

De la salutation angélique, sermon 61, a 1, c 8


[1] Hilda Graef considère Bernardin comme un représentant de la mariolâtrie médiévale qui aurait provoqué la réaction protestante.

[2] Antienne pour la fête de l'Assomption.


Saint Bernardin de Sienne.

Cf. Luigi Gambero,

Maria nel pensiero dei teologi latini medievali,

ed San Paolo, 2000, p.359-368