Le cardinal Verdier (1864-1940) et les chantiers du cardinal

Le cardinal Verdier (1864-1940) et les chantiers du cardinal

Un cardinal aux origines modestes

Jean Verdier est né le 19 février 1864, son père est forgeron et cultivateur dans la région de Rodez.

Il entre au séminaire de Rodez. Devenu prêtre de la compagnie de Saint-Sulpice (où il est nourri de « l'école française de spiritualité »*), il enseigne la Doctrine sociale de l'Église, dans l'esprit de Léon XIII et de Pie XI, d'abord à Lyon, puis à Paris.

Rapidement nommé archevêque et cardinal, son œuvre prend alors de l'ampleur.

Le souci des banlieues.

« A la mort du cardinal Du-bois, le père Verdier est nommé archevêque de Paris, puis créé cardinal, tout cela en l'espace de quarante jours. Un record ! Dès lors, son œuvre d'homme d'Église prend toutes ses dimensions : souci de la vie des prêtres et de leur formation permanente, organisation de l'Action catholique, et en particulier création d'organisations catholiques pour la jeunesse, accueil des étrangers, soin apporté à l'œuvre des vocations et bien d'autres choses encore.

Il conçoit aussi une entreprise gigantesque : celle de l'œuvre des Chantiers. L'horizon de l'apostolat était centré sur la banlieue, recouvrant Paris et les trois futurs diocèses de Nanterre, Saint-Denis et Créteil. Cette œuvre fut conçue pour répondre à la nécessité de la construction de nouvelles églises. Ce fut aussi une action de grande ampleur pour faire face au chômage de cette époque et permettre aux ouvriers de nourrir leur famille avec dignité. »[1]

Sortir de la guerre mondiale confiée à Notre Dame...

En 1936, lors du Front populaire, il appelle au calme et à la paix sociale. En 1939, il dénonce la nuit de cristal et la théorie raciale nazie.

Il prononce très officiellement un vœu le 16 décembre 1939 à la Vierge immaculée et lui consacre la France.

Il espérait terminer sur le flan est du Mont-Valérien une église entreprise en 1922, Notre-Dame de la Salette, "en pendant du Sacré-Coeur". (Notre-Dame de la Salette n'a été achevée qu'en 1993)

Durant l'hiver 1940, il commente l'encyclique de PieXII, Summi Pontificatus, où il est question de droit naturel et de droit international.[2] Et décède durant cette même année.

Le souci de la sainteté des prêtres.

L'anticléricalisme de la société française génère une sécularisation.

Le souci de la sainteté des prêtres (cf. le Secret des apparitions de la Salette) devient l'un des soucis majeurs du cardinal.

En 1939, il publie un recueil de douze instructions (la retraite, le péché mortel, la mort, l'humilité, la messe, la prière sacerdotale, la pauvreté, la loi du sacrifice, la chasteté sacerdotale, la Vierge, le Sacré Coeur, l'Église)[3].

Là encore, l'atmosphère, le souffle qui l'inspire est profondément marial :

« Vous allez demain rentrer chez vous. Je vous demande à tous de faire un geste et une prière.

Quand vous ouvrirez, en arrivant, la porte de votre église, arrêtez-vous un instant. Dites à Marie : "O ma Mère, entrez la première. Je veux désormais dans cette demeure qui est la vôtre et la mienne, y prier avec vous, y prêcher, y confesser avec vous : je veux vivre tout mon sacerdoce avec vous."

Puis vous irez au presbytère. Après en avoir ouvert la porte, arrêtez-vous encore un instant, invitez Marie à passer devant vous, et dites-lui : "O ma Mère, entrez la première. Je veux vivre avec vous dans ce foyer, et tout près de vous, je veux y vivre dans la mortification, dans la patience, dans la pureté, dans la charité. "

Enfin quand vous ouvrirez la porte de votre chambre, arrêtez-vous encore une fois, invitez votre Mère à passer devant vous, et dites-lui : "Ici surtout, ô ma Mère, ne me quittez plus. Je veux ici prier, étudier, dormir, mourir sous votre regard, tout près de votre cœur. " »[4]


* Ecole française de spiritualité : cf. Cardinal de Bérulle, Saint Louis-Marie de Montfort, JJ Olier, etc.

[1] Par Mgr Michel Pollien, [Lien perdu].eglise.catholique.fr/foi-et-vie-chretienne/la-vie-spirituelle/saintete-et-saints/temoins/cardinal-jean-verdier-18641940.html

[2] http://jacquesbenoist.free.fr/pdf/verdier.pdf, p. 55

[3] http://jacquesbenoist.free.fr/pdf/verdier.pdf, p. 33

[4] Cardinal Verdier, Souvenir de mes retraites pastorales, cité dans : Maria - études sur la Vierge Marie - sous la direction d'Hubert du Manoir, s. j. - Tome III, 1954, p. 677

Synthèse F. Breynaert