Le culte de Marie, l'âme du pontificat de Jean Paul II

Le culte de Marie, l'âme du pontificat de Jean Paul II

Jean Paul II a confié sa vie à la Vierge Marie. Lorsqu'il fut blessé dans l'attentat de la place Saint-Pierre en 1981, le pape affirma que la Vierge avait "guidé" la balle en évitant qu'elle ne soit mortelle. Au soir de sa vie, après avoir subi une trachéotomie, il a rappelé que sa devise était adressée à la mère du Christ: "totus tuus" ("Je suis tout à toi").

L'un des legs les plus marquants du pontificat de Jean Paul II

Ces deux moments de souffrance encadrent l'un des messages théologiques les plus forts du pontificat de Jean Paul II: sa dévotion à la Vierge et une vision mariale mettant l'accent sur son rôle fondamental dans le culte catholique. Ses efforts pour définir et encourager le culte marial pourraient bien être l'un des legs les plus marquants de son pontificat, plus même qu'un autre aspect souvent souligné, le côté "globe trotter" que Jean Paul II a inauguré, transformant la papauté en pèlerinage perpétuel et le pape en messager aux quatre coins de la planète. "Marie est le coeur et l'âme du pontificat" de Karol Wojtyla, estime le père Giovanni Marchese, expert vaticaniste de Civilta Cattolica, influent magazine jésuite de Rome. "Il se sent toujours accompagné par la madone", ajoutait le cardinal espagnol Julian Herranz, en prière devant la polyclinique Gemelli où le pape venait de subir une trachéotomie.

Dès l'enfance, Karol Wojtyla se voue à Marie

Jean Paul II, né dans cette Pologne où le culte marial est très fort, a consacré son pontificat à la Vierge, son sceau privé portant la lettre M, pour Madone. Pour le pape, cet amour naquit lorsque le petit Karol, orphelin de sa mère à neuf ans, se console dans le culte de Marie. Puis, jeune séminariste, il s'intéresse au religieux français du XVIIe siècle Louis Marie Grignion de Montfort, canonisé en 1947: Marie était pour lui une figure centrale de la dévotion chrétienne pour aller à son Fils ; c'est en référence au "totus tuus" de Montfort à Marie que Jean Paul II choisit ce célèbre "totus tuus" pour devise de son pontificat.

Lorsque l'état de santé du pape ne lui permettra plus de voyager, les deux derniers de ses 104 voyages auront été consacrés à Marie: en août 2004, il était au sanctuaire marial de Lourdes, où la Vierge apparut à Bernardette Soubirous en 1858. Trois semaines plus tard, il visitait un autre sanctuaire marial, celui de Lorette sur l'Adriatique. En mai 1981, quelques heures après avoir été blessé dans un attentat, le pontife souhaitait prendre connaissance du troisième "secret" de Fatima, cette ville portugaise où Marie apparut à trois petits bergers en 1917, leur confiant trois révélations, prédisant notamment les deux guerres mondiales ainsi que la naissance et la chute de l'Union soviétique.

Le miracle marial du 13 mai 1981, place saint Pierre de Rome

Quant au troisième secret, rendu public en 2000 après plusieurs visites de Jean Paul II au sanctuaire de Fatima, il évoque notamment un pape tué sous une "grande croix"... Les théologiens du Vatican l'analysent comme référence à l'attentat contre le pape. Et comme l'attentat eut lieu le 13 mai, date des apparitions de la Vierge à Fatima, le pape, reconnaissant devoir la vie à la Vierge, lui a fait don de la balle extraite de sa blessure.