St Silouane (orthodoxe, 1866-1938)

Saint Silouane (1866-1938) est un saint très proche de nous, et essentiel pour connaître la spiritualité chrétienne orientale.

Syméon Antonov, connu sous son patronyme religieux de Silouane de l'Athos ou Silouane l'Athonite, est né en 1866, dans le village de Chovsk (province de Tambov, Russie) et mort le 11 septembre 1938 au Mont Athos, en Grèce.

Enfance et jeunesse

Les parents de Syméon Antonov, des paysans, sont des Chrétiens orthodoxes pieux, qui élèvent leurs enfants dans la foi. Son père, un homme sans instruction, est plein de douceur et de sagesse.

Syméon devient un jeune homme d'une force physique peu commune. Lors d'une altercation avec deux autres jeunes villageois, Syméon, par crainte de se ridiculiser devant les filles s'il ne se défend pas, frappe son agresseur avec une violence telle que celui ci en restera malade pendant deux mois.

Le désir de servir Dieu dans un monastère grandit en lui, et durant son service militaire, il est un étrange soldat, il pense au Mont Athos tandis que ses camarades parlent musique et vodka.

Moine

En 1892, il arrive enfin à l'Athos, au monastère de St Pantéleimon, qui est aussi appelé le Rossikon (Monastère des Russes).

Ardent ascète, son expérience spirituelle se fit plus intense, alternant des périodes lumineuses et des périodes de trouble, de tentation, il apprend du Seigneur à "garder son esprit en enfer et ne pas désespérer" : c'est-à-dire à vivre le repentir et l'humilité qui font radicalement fuir les démons.

Jusqu'à la fin de sa vie, et malgré la maladie et la diminution de ses forces, il garda l'habitude d'interrompre son sommeil pour prier aussi la nuit.

La Mère de Dieu est pour lui une présence compatissante et stimulante dans le combat spirituel, par son humilité, la pureté de sa prière, son élan vers Dieu, et sa vie dans le Saint Esprit.

Ses divers emplois

Après avoir été chargé de travailler au Moulin, il est envoyé sur le domaine agricole de Kalamareia, puis il fut nommé économe préposé aux constructions, et devait s'occuper de ouvriers qui venaient travailler sur place. Il exercera cette dernière charge jusqu'à sa mort (à part l'année et demie qu'il a passée en ermite au « vieux Rossikon », auprès de quelques ascètes aguerris).

En toutes ses activités, il faisait une grande place à la prière et priait pour tous les humains.

Canonisation

Apprécié en tant que moine, il n'était cependant pas particulièrement recherché par les autres moines, n'étant qu'un homme simple. Cependant, de nombreux visiteurs venant à l'Athos se rendaient auprès de lui, parfois des évêques ou des universitaires pour l'écouter.

Il meurt le matin du 11 septembre 1938 du calendrier civil (24 septembre, selon le calendrier julien en usage sur l'Athos), à l'infirmerie du monastère, à l'heure où l'on dit les matines.

Saint Silouane fut canonisé par le patriarche de Constantinople le 26 novembre 1987.


[1] Archimandrite Sophrony, Starets Silouane, moine du mont Athos, Vie - Doctrine - Ecrits - Edition Présence, Belley, 1982, p. 279