Si tu n'étais pas ma Mère, Marie

Si tu n'étais pas ma Mère, Marie...

Aie mémoire et souviens-toi, très douce Vierge, que tu es ma Mère et que je suis ton fils : que tu es puissante et que je suis un homme pauvre et faible.
Je te supplie, très douce Mère, de me gouverner et de me défendre dans tous mes chemins et toutes mes entreprises.

Ne dis pas gracieuse Vierge, que tu ne peux pas ! Car ton bien aimé Fils t'a donné pouvoir, tant au ciel que sur la terre. Ne me dis pas que tu ne dois pas ; car tu es la commune Mère de tous les pauvres humains et particulièrement la mienne.

Si tu ne pouvais, je t'excuserais en disant il est vrai qu'elle est ma Mère et qu'elle me chérit comme son fils, mais elle est pauvre de moyens. Si tu n'étais pas ma Mère, avec raison je patienterais, disant elle est bien assez riche pour m'assister, mais hélas! N'étant pas ma Mère, elle ne m'aime pas.

Or, très douce Vierge, étant ma Mère et étant puissante, comment pourrais-je t'excuser, si tu ne me soulages pas et ne me prêtes pas ton secours et ton assistance ? Tu vois, ma Mère, que tu es contrainte d'accéder à toutes mes demandes.

Pour l'honneur et la gloire de ton Fils, accepte-moi comme ton enfant, sans t'arrêter sur mes misères et mes péchés. Délivre mon âme et mon corps de tout mal et donne-moi toutes tes vertus, surtout l'humilité. Enfin, fais-moi présent de tous les dons, biens et grâces, qui plaisent à la Trinité, Père, Fils et Esprit Saint.

(Extrait de « Veillez et priez », Téqui, éditeur, p175)