Marie et notre baptême (St Léon le grand † 461)

Marie et notre baptême (St Léon le grand † 461)

Saint Léon le Grand, après avoir évoqué le baptême et le mystère pascal, revient au mystère de Noël car c'est par l'incarnation que ce mystère pascal tient sa valeur salvifique, dans le mystère de Noël, tout le mystère de la régénération des baptisés est déjà contenu :

« La fête d'aujourd'hui renouvelle pour nous l'avènement sacré de Jésus, né de la Vierge Marie, et il se trouve qu'en adorant la nativité de notre Sauveur, nous fêtons nos propres origines : la naissance du Christ, en effet, c'est le commencement du peuple chrétien, et le jour anniversaire de la tête est aussi celui du corps. Si chacun est appelé à son tour, si tous les fils de l'Église sont répartis dans la succession des temps, pourtant l'ensemble des fidèles sortis des fonts baptismaux, crucifiés avec le Christ dans sa passion, ressuscités dans sa résurrection, placés dans son ascension à la droite du Père, naissent aujourd'hui avec lui. Tout croyant, de quelque partie du monde qu'il soit, qui est régénéré dans le Christ, brise avec le passé qu'il tenait de son origine et devient un homme nouveau par une seconde naissance ; désormais, il ne compte plus dans la descendance de son père selon la chair, il appartient à la race du Sauveur, qui est devenu fils de l'homme pour que nous puissions être fils de Dieu. »[1]

Dans le texte ci-dessus, Marie est la mère de la tête du Corps du Christ total, son rôle vis-à-vis des baptisés est indirect. Dans un autre texte, il est question d'un principe spirituel donné aux hommes pour leur nouvelle création, ce principe est inséparablement la naissance du Christ et sa mère :

« "Le Verbe s'est fait chair" [...] sous le nom de chair, il faut comprendre l'homme tout entier, auquel le Fils de Dieu s'est uni dans les entrailles d'une vierge féconde par l'Esprit Saint et restée toujours vierge [...] C'est pourquoi Notre-Seigneur Jésus-Christ, en naissant vraiment homme sans cesser jamais d'être vraiment Dieu, a réalisé en lui les prémices d'une nouvelle création, et a donné au genre humain un principe spirituel à la ressemblance de sa propre naissance : pour abolir la contamination de la génération par la chair, il fallait aux hommes à régénérer une origine exempte de souillure, à eux dont il est dit "qu'ils ne sont point nés du sang, ni du désir de la chair, ni de celui d'un homme, mais qu'ils sont nés de Dieu" (Jn 1,14). »[2]

Le baptême insiste sur le mystère de la rédemption, la mort au péché, la conformité au Christ dans sa mort et sa Résurrection, mais le mystère pascal n'a de sens que parce qu'il est vécu par le Fils de Dieu qui est né vraiment homme de la Vierge Marie. Marie, en conduisant au mystère de l'incarnation, conduit au cœur de l'efficacité du baptême.


[1] Saint LEON le Grand, 6e sermon de Noël 1-2, SC 22 par J. LECLERCQ, Le Cerf, Paris 1947, p.127

[2] Saint LEON le Grand, 7e sermon de Noël 1-2, SC 22 par J. LECLERCQ, Le Cerf, Paris 1947, p. 139-141


Extraits de :

Françoise BREYNAERT, L'arbre de vie,

ossaire" title="D’un mot grec qui signifie «rassembler».Au sens courant, c’est le sig..." class="definition_texte">symbole central de la spiritualité de Saint Louis-Marie de Montfort, éditions Paroles et silence 2006, p. 286-287.

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