Du dimanche des Palmes au samedi saint (coptes)

Du dimanche des Palmes au samedi saint (coptes)

LE DIMANCHE DES PALMES

Le dimanche des palmes est précédé du samedi de Lazare.

Après un long office, a lieu la procession des rameaux et la liturgie eucharistique avec l’anaphore de Grégoire de Naziance. Une antienne sur le sang de Christ nous est parvenue sur un papyrus du V° siècle, elle nous permet de faire le lien entre le mystère de la passion de Jésus avec la mère dont il a reçu la chair et le sang:

« Voici le sang de Jésus Christ qui a pris chair pour nous, et il est né de la Vierge :

Le sang de Jésus Christ, né de la Mère de Dieu.

Le sang de Jésus Christ qui est apparu. […]

Le sang de Jésus Christ, baptisé par Jean le Précurseur. Ainsi soit-il.

Le sang de Jésus Christ qui s’est offert lui-même comme victime pour nos péchés.

Jésus Christ. Ainsi soit-il. »

Gabriele GIAMBERARDINI, Il culto mariano in Egitto, Jerusalem 1974, vol 1, p.180

JEUDI SAINT OU JEUDI DE L’ALLIANCE

La liturgie copte comporte le lavement des pieds et la liturgie eucharistique.

Le VENDREDI SAINT

L’office du vendredi saint attire beaucoup de fidèles. On lit tout le psautier et les quatre évangiles de la Passion. L’office se termine par une procession funèbre et la mise au tombeau du Christ sous l’autel.

Christian CANNUYER, Les coptes, édition Brépols, 1990, p. 157-158

Les Coptes ont développé une très forte attention à Marie durant la Passion : Au calvaire, le Christ mourant déclara la maternité spirituelle de Marie :

« voici ton fils… » et ces paroles ne concernait pas seulement le disciple présent à ce moment là, mais aussi toute l’Eglise.

C’est dans cette ample vision que les coptes définissent Marie « Mère de l’Eglise ».

Nous présentons un manuscrit copte qui suggère que l’union fraternelle entre les hommes ne peut devenir effective qu’au travers de la Vierge Marie miséricordieuse.

« Je te supplie, O mon seigneur Jean, par l’amour que tu as eu envers le Seigneur Jésus qui à l’heure de sa mort corporelle t’a recommandé sa Mère Vierge, en déclarant qu’elle était ta Mère et que tu étais son Fils, qu’elle était ta Reine et que tu étais son serviteur : je te supplie pour ces raisons d’être mon intercesseur auprès d’elle, afin qu’elle exauce ma prière et qu’elle te donne ce que je te demande.

Il est certain qu’elle ne repoussera pas ta médiation parce que de la bouche de notre Seigneur elle a entendu ces paroles : "Femme, voici ton fils" [Jn 19, 27]. Nous sommes ainsi ses serviteurs, et par sa bonté envers nous, et par sa miséricorde envers nous, nous sommes appelés ses frères [les frères de Jésus].

Pour toutes ces raisons, nous tous, les fidèles réunis ensemble, nous avons confiance en la miséricorde de Marie. »

Manuscrit arabe 278, f. 21, Archives du musée copte du vieux Caire.

En italien dans : Gabriele GIAMBERARDINI, Il culto mariano in Egitto,

Jerusalem 1974, vol 3, p.160

P.S. Selon saint Jean, le testament de Jésus « Femme, voici ton fils » est inséparable des versets qui précèdent et qui, à travers le thème de la tunique non déchirée, évoquent l’unité du royaume. Et le Christ apparaît comme le nouveau temple, lieu du pardon ; et Marie comme la nouvelle Jérusalem.

LE SAMEDI SAINT

Le samedi saint dans l’église copte, il y a un office très matinal avec lecture de l’Apocalypse et eucharistie. Beaucoup de fidèles communient. « L'homélie sur les larmes de la Vierge sur la tombe du Fils unique » par le bienheureux Cyriaque, évêque de la ville d'Al-Bahnasâ, est récitée le matin du Samedi saint. En voici un extrait :

« Le juste Jacob ne vit pas son fils Joseph, quand il se trouvait dans le puits à souffrir l'amertume de la faim [Gn 37, 28]: il n’a pas pu pleurer avec les mêmes larmes que celles de la Vierge qui pleura son fils pendu sur la croix. […] »

Les perles précieuses dans les homélies et dans les miracles de Marie,

Le Caire, 1947 (en arabe) 113-114

« Que mes yeux renouvellent leurs larmes à cause des amis de mon Fils qui se sont montrés ingrats et faibles dans la foi, spécialement Pierre qu'il l'a renié, sans qu'on lui offrit or ou argent. Son créateur, il l’a abandonné, alors qu'il l'aimait! O Pierre, étant donné qu’il [Jésus] t'était plus un ami qu’un maître, n'était-il pas ton devoir de lui tenir compagnie dans les difficultés, plutôt que de le renier et de l'abandonner de cette manière? Que Dieu pardonne la faiblesse de ta foi ! Que la miséricorde de Dieu soit sur mon père [appellation au sens honorifique], le vieux Joseph qui supportait avec moi les difficultés, et que sa mémoire soit perpétuelle. »

Les perles précieuses dans les homélies et dans les miracles de Marie,

Le Caire, 1947 (en arabe) 115-116

« Les lamentations de la Vierge augmentaient. Elle demanda à Jean d'aller au calvaire avec elle. […] Quand Jésus les vit, il dit à Jean: 'O homme, à partir d'aujourd'hui voici ta mère'. [Jn 19, 27]. Puis il se tourna vers sa mère, et il dit: 'femme, voici ton fils' [Jn 19, 26]. »

Les perles précieuses dans les homélies et dans les miracles de Marie,

Le Caire, 1947 (en arabe) 118-19

[Dimanche matin, avec le Christ ressuscité] « La Vierge leva son visage vers son Fils chéri et il la béni. En le voyant dans la splendeur de sa divinité, elle lui dit: 'O mon Fils, O mon Seigneur est ressuscité! Et c’est vraiment une bonne chose que tu sois ressuscité ! Puis elle s'inclina vers de lui pour l'embrasser. Jésus lui dit: ‘il te suffit la joie de ma résurrection, que tu as vue et contemplée. Combien de gens ont été sauvés des enfers! Ils en sont sortis heureux, parce que je les présenterai comme un sacrifice pur à mon Père, avant d'entrer dans le paradis. J'ai vu une foule innombrable, avec des habits blancs.’ Jésus la regarda et il dit: 'Maintenant, va vers mes frères et dis leur que je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu. »

Les perles précieuses dans les homélies et dans les miracles de Marie,

Le Caire, 1947 (en arabe) 127-128

Gabriele GIAMBERARDINI, Il culto mariano in Egitto, Jerusalem 1974, vol 2, p. 72-86.


Synthèse Françoise Breynaert