Porte du Ciel

Sainte Marie, porte du Ciel

L'expression "Porte du Ciel" vient de la Bible, quand le patriarche Jacob vit en songe une échelle et des anges montant et descendant entre la terre et le ciel. A son réveil, il s'écria :

« Que ce lieu est redoutable! Ce n'est rien de moins qu'une maison de Dieu et la porte du ciel !» (Genèse 28, 17)

Cette image est reprise dans l'Evangile de deux principales façons :

- « Nathanaël reprit: "Rabbi, tu es le Fils de Dieu, tu es le roi d'Israël." Et il lui dit: "En vérité, en vérité, je vous le dis, vous verrez le ciel ouvert et les anges de Dieu monter et descendre au-dessus du Fils de l'homme." » (Jn 1, 50-51)

Ainsi, l'échelle que vit Jacob, c'est Jésus, Fils de Dieu devenu Fils de l'homme, vrai Dieu et vrai homme, capable de relier la terre et le ciel et de nous conduire au ciel.

Et comme le Fils de Dieu s'est fait homme par Marie, l'échelle de Jacob, c'est aussi la mère de Jésus.

- « En vérité, en vérité, je vous le dis, je suis la porte des brebis. [...] Moi, je suis venu pour qu'on ait la vie et qu'on l'ait surabondante. Je suis le bon pasteur; le bon pasteur donne sa vie pour ses brebis. » (Jn 10, 7-11)

Ainsi, l'échelle de Jacob, c'est aussi la croix de Jésus par laquelle il donne sa vie. Vouloir le paradis sans la croix, c'est construire une tour de Babel qui ne peut que s'effondrer. La croix est le lieu de l'amour et du pardon, c'est la porte du salut, la source de la vie éternelle.

Et comme les disciples ont fait l'expérience qu'on ne peut accueillir la croix sans accueillir la mère de Jésus (Jn 19, 25-27), l'échelle de Jacob est aussi, de manière subordonnée à Jésus, Marie sa mère.

Ainis, la "Porte du Ciel", c'est Jésus vrai Dieu et vrai homme né de Marie, et c'est la croix de Jésus Sauveur auprès de qui se tenait Marie ; Marie est donc, de manière secondaire et associée, la Porte du Ciel.

Les saints l'ont dit de manière très simple :

« Je le répète : elle est devenue la porte du Paradis et l'échelle qui conduit au ciel.

De façon certaine l'humilité de Marie s'est transformée en une échelle céleste, par le moyen de laquelle Dieu est descendu sur la terre [...].

C'est pourquoi, frères très aimés, avec toute l'ardeur de l'âme, confions-nous à l'intercession de la bienheureuse Vierge. » (1)

« On n'entre pas dans une maison sans parler au portier !

Eh bien ! La Vierge est la portière du Ciel.

Aucune grâce ne vient du Ciel sans passer par ses mains. » (2)

La poésie populaire a associé Marie la porte de l'Eglise paroissiale et la porte du ciel.L'Eglise paroissiale et un peu comme la maison commune, dont les portes sont ouvertes à toute heure :

Madame ma mère, je voudrais bien

Ce que mon âme désire :

Les portes du ciel ouvertes

Comme celles de l'Eglise !

Sehnora Mâe ! Eu queria

O que a minha alma deseja :

as portas do Céu abertas

come estâo as da igreja ! (3)

La liturgie catholique a retenu ce thème, une messe votive est dédiée à " Marie, porte du ciel" :

Nous te saluons, Vierge en qui repose la Parole.

Tu es la porte du Paradis :

Quand tu donnes Dieu au monde, tu nous ouvres le ciel. (4)

Vraiment, il est juste et bon de te rendre gloire, de t'offrir notre action de grâce, toujours et en tout lieu, à toi, Père très saint, Dieu éternel et tout-puissant.

Pour célébrer la Vierge Marie, c'est à toi que s'adressent nos louanges.

Elle est la Vierge Marie, c'est à toi que s'adressent nos louanges.

Elle est la Vierge Mère, dont la porte orientale du Temple était la figure : c'est par elle que le Seigneur est passé ; pour lui seul elle s'est ouverte et ensuite elle est demeurée close.

Elle est la Vierge très humble qui nous a ouvert la porte de la vie éternelle : Eve l'avait fermée par son manque de foi, Marie l'a rouverte grâce à sa foi.

Elle est la Vierge suppliante, qui intercède pour les pécheurs pour qu'ils se tournent vers son Fils, source de la grâce et porte ouverte du pardon. (5)


(1) Saint Ambroise d'Autpert, De Assumptione sanctae Mariae ; PL 39, 2130-2134

(2) Saint Curé d'Ars

(3) Fernando Pires de Lima, O simbolismo cristâo na cantiga popular, Porto, 1941, p. 55, cité dans : « Notre Dame dans la Littérature portugaise » par Marie Dulce Leao, r.s.d., dans Hubert du Manoir, Maria, tome 2, Beauchêne, Paris 1952, p. 248

(4) Antienne d'entrée de la messe votive 46 « Marie, porte du ciel », (rite romain, messes en l'honneur de la Vierge Marie, 1988).

(5) Préface eucharistique de la messe votive 46 « Marie, porte du ciel », (rite romain, messes en l'honneur de la Vierge Marie, 1988)


Françoise Breynaert