Ne vous tournez pas vers les spectres et ne recherchez pas les devins

Ne vous tournez pas vers les spectres et ne recherchez pas les devins

Lorsque l'on vit une relation d'Alliance avec le Dieu Vivant et vrai, on ne va pas consulter un médium, ni se rendre dans une réunion où parle un médium qui « fait parler les morts » :

« On ne trouvera chez toi personne qui fasse passer au feu son fils ou sa fille, qui pratique divination, incantation, mantique ou magie, personne qui use de charmes, qui interroge les spectres et devins, qui invoque les morts. » (Dt 18, 10-11)

Les médium sont en réalité en contact avec des démons séduisants, qui frappent nos émotions et nos affections, mais conduisent notre âme à la souillure :

« Ne vous tournez pas vers les spectres et ne recherchez pas les devins, ils vous souilleraient. Je suis le Seigneur votre Dieu. » (Lv 19, 31)

Cette souillure, dans le langage biblique, est aussi appelée « prostitution » parce que le Seigneur veut épouser notre âme :

« Celui qui s'adressera aux spectres et aux devins pour se prostituer à leur suite, je me tournerai contre cet homme-là et je le retrancherai du milieu de son peuple. » (Lv 20, 6)

Nous savons que Jésus est le Rédempteur, si nous avons péché, tournons-nous vers lui pour « laver notre robe dans son sang » (Ap 7, 14) : recevons son pardon par le sacrement de réconciliation ou par un acte de repentir.

Exemples :

- Dans l'Ancien Testament, le prophète Samuel avait oint Saul comme roi d'Israël, Saul fit diverses mauvaises actions et déplut au Seigneur. Samuel en fit le reproche à Saul, puis il alla oindre secrètement un autre roi d'Israël, David. Un jour, Samuel mourut. Se sentant angoissé devant l'ascension de David, Saul alla chez une nécromancienne pour tenter de consulter Samuel. Et Dieu permit que Samuel se manifeste à Saul, mais pour lui reprocher son attitude :

« Samuel dit à Saül: "Pourquoi as-tu troublé mon repos en m'évoquant" -- "C'est, répondit Saül, que je suis dans une grande angoisse: les Philistins me font la guerre et Dieu s'est détourné de moi, il ne me répond plus, ni par les prophètes, ni en songe. Alors je t'ai appelé pour que tu m'indiques ce que je dois faire." Samuel dit: "Pourquoi me consulter, quand le Seigneur s'est détourné de toi et est devenu ton adversaire? Le Seigneur t'a fait comme il t'avait dit par mon entremise: il a arraché de ta main la royauté et l'a donnée à ton prochain, David, parce que tu n'as pas obéi au Seigneur. » (2 Sam 28, 15-18)

- Dans le Nouveau Testament, saint Paul a sur son chemin un magicien, Élymas, qui cherche à détourner de la foi le proconsul. Le fixant, il lui dit :

« Homme plein de toute espèce de ruse et de fraude, fils du diable, ennemi de toute justice, ne cesseras-tu point de pervertir les voies droites du Seigneur? Maintenant voici, la main du Seigneur est sur toi, tu seras aveugle, et pour un temps tu ne verras pas le soleil. » (Ac 13, 10-11)

- Et voici un dernier exemple, qui montre que les devins peuvent prendre l'apparence d'être amis de Jésus :

« Un jour que nous nous rendions à la prière, nous rencontrâmes une servante qui avait un esprit divinateur; elle faisait gagner beaucoup d'argent à ses maîtres en rendant des oracles. Elle se mit à nous suivre, Paul et nous, en criant: "Ces gens-là sont des serviteurs du Dieu Très-Haut; ils vous annoncent la voie du salut." Elle fit ainsi pendant bien des jours. A la fin Paul, excédé, se retourna et dit à l'esprit: "Je t'ordonne au nom de Jésus Christ de sortir de cette femme." Et l'esprit sortit à l'instant même. » (Ac 16, 16-18)

Le catéchisme dit :

"Toutes les formes de divination sont à rejeter: recours à Satan ou aux démons, évocation des morts ou autres pratiques supposées à tort "dévoiler" l'avenir (cf. Dt 18,10 Jr 29,8). La consultation des horoscopes, l'astrologie, la chiromancie, l'interprétation des présages et des sorts, les phénomènes de voyance, le recours aux médiums recèlent une volonté de puissance sur le temps, sur l'histoire et finalement sur les hommes en même temps qu'un désir de se concilier les puissances cachées. Elles sont en contradiction avec l'honneur et le respect, mêlé de crainte aimante, que nous devons à Dieu seul." (CEC 2116)

Une question récente, celle des "âmes errantes" :

De nos jours, nous redécouvrons le fait que le Christ, le Fils de l'homme, annonce la Bonne nouvelle aux défunts[1]. "L'heure de la mort" est donc comprise comme un passage à la manière d'un évènement de rencontre qui peut « durer un peu » et au cours de laquelle la prière des vivants, ou la prière de la Mère de Jésus peut encourager le défunt ; mais cela ne supprime nullement le dogme défini par deux conciles œcuméniques, celui de Lyon et celui de Florence, selon lequel les défunts vont « aussitôt » au ciel, au purgatoire ou en enfer.

L'exorciste du Vatican, Dom Armorth, dit simplement : « Il me semble que soit ainsi exclue la possibilité d'âmes errantes[2] et d'âmes guides. »[3]

Ainsi, en se référant à cet exorciste qui fait autorité, toute tentative de dialogue ou de marchandage avec ce que l'on imagine être des « âmes errantes » est donc sans fondement[4].


[1] Cf. Jn 5, 25 ; 1P 3-4 ; Catéchisme de l'Eglise catholique § 634-635) ; « la descente du Christ aux enfers » (Credo) ; l'icône Anastasis de la tradition byzantine...

[2] « Âmes errantes », c'est-à-dire d'âmes de défunts qui n'auraient pas encore trouvé définitivement leur propre voie et erreraient parmi les vivants en se manifestant parfois bruyamment.

[3] Dom Gabriele Amorth, Nouveaux récits d'un exorciste, éditions du Rocher, 2011 (première édition, Rome 1991), p. 159

[4] Outre le risque de deuil pathologique, on tomberait dans la nécromancie, qui est un péché.


Synthèse F. Breynaert