La vie de prière de la Sainte Famille

Respectueuse des rythmes de prière de la religion hébraïque, la Famille priait à la synagogue ou au temple, en commun avec ses corréligionnaires et observait les rites du judaïsme (circoncision, présentation au temple et autres fêtes religieuses), mais elle priait aussi en privé, dans le calme foyer de Nazareth. Et l'on priait ensemble, en famille, quotidiennement, mais aussi dans la solitude personnelle d'une chambre. En outre, Marie, Jésus et Joseph pratiquaient de façon constante l'oraison du coeur. Si bien qu'il serait juste de dire que l'atmosphère familiale dans le foyer de la Famille était celle, recueillie, d'une prière sans cesse.

Une façon nouvelle de s'entretenir avec Dieu

La prière de la Famille annonçait aussi une façon nouvelle de s'entretenir avec Dieu : toute faite d'intimité et de simplicité confiante, ces caractéristiques spirituelles qui sont les attributs de l'amour...

Comme tout Israël, Marie attendait la venue du Messie. Elle l'attendait de toute son âme, de toutes ses forces, de toute son espérance. Petite enfant, c'est certainement pour qu'Il vienne enfin qu'elle avait offert à Dieu sa vie et sa virginité. Et pour entretenir la mémoire des événements du salut, elle venait en pèlerinage au Temple de Jérusalem, trois fois par an.

Or, tandis que les calendriers des fêtes exigeaient que seuls les hommes viennent en pèlerinage, la pratique du pèlerinage au premier siècle était devenue pour beaucoup une affaire familiale.

Peu à peu le Temple accepte la présence de la femme

La société patriarcale avait dû s'ouvrir, peut-être sous l'influence de la société romaine, à une mentalité qui respecte davantage la femme. Le Temple était essentiellement une institution masculine : seuls les mâles étaient prêtres, seules des bêtes mâles étaient offertes. Puisque, à l’époque du second Temple, beaucoup de familles entières avaient pris l'habitude de venir en pèlerinage, on finira par permettre à des femmes de présenter le sacrifice de Pâque. Bien plus, la présence des femmes obligera les prêtres à introduire une cérémonie spéciale pour la fête des Tentes : l'illumination de la cour des femmes en soirée.

Cependant les femmes et les hommes y assisteront séparés. Pour la Pentecôte on acceptera que les femmes apportent les premiers fruits, car les premiers à en bénéficier étaient les prêtres. Rabbi Gamaliel avait même décidé d'ajouter une bénédiction spéciale quand il rencontrait une belle femme au temple : "Béni soit l’auteur de la beauté".

La maison familiale, véritable lieu de la prière juive

Jérusalem était le centre de prière trois fois par an, mais le véritable lieu de prière juive était la maison familiale. La maison de la Famille à Nazareth, au sein même de la vie religieuse d'Israël, était déjà, à elle toute seule non seulement la première église domestique, mais la première église tout court ...