L'humilité, présente aussi chez les non-chrétiens

L'humilité est une valeur[1] :

  • L'humilité rend vrai, elle situe chacun à sa juste place.

  • L'humilité rend libre, libre du désir d'être approuvé humainement, honoré sur la terre, etc.

  • L'humilité fait avancer, parce qu'on n'a pas peur d'être mis de côté, calomnié, etc.

  • L'humilité personnalise, parce qu'on a compris que chacun a un appel unique, une forme unique de sainteté, un mystère personnel.

La vie terrestre, même non chrétienne, développe l'humilité :

  • par l'amitié respectueuse de l'autre, qui porte à l'humilité devant le mystère de l'autre ;

  • par la recherche scientifique qui pose de nouvelles questions au fur et à mesure qu'elle progresse ;

  • par la simple connaissance de notre faiblesse physique, psychologique, morale (c'est une connaissance douloureuse) ;

  • par la mort physique qui dit notre limite.

De plus, les religions, même non chrétiennes, conduisent généralement à développer l'humilité devant Dieu. Les païens s'adressant au Créateur, les hindous scrutant le divin et les bouddhistes compatissants, les musulmans soucieux de servir Dieu et les Juifs qui le louent : tous font ainsi un chemin d'humilité. C'est pourquoi l'Eglise a un « respect sincère » pour les non-chrétiens[2]. Cela ne signifie pas que tout se vaut. Cela ne signifie pas que les autres religions apportent le salut.

Cela signifie simplement que tous peuvent être sauvés, même s'ils n'ont la révélation de Jésus qu'au moment de leur mort : le chemin d'humilité qu'ils auront fait pendant leur vie les aura préparés à voir Dieu.

La Vierge Marie, toute humble et tout amour, rassemble tous les hommes de la terre...

Ces préparations (ou semina verbi) ne sont pas d'une clarté parfaite. Les hommes peuvent donc s'orienter de manière erronée, les rites païens peuvent devenir magiques, occultes, motivés par le désir de posséder le pouvoir divin (le contraire de l'humilité donc) ; l'hindouisme et le bouddhisme peuvent déboucher sur un orgueilleux néant, un paradis solitaire sans amour ; l'islam peut offrir une caricature de l'humilité car en refusant l'amitié, l'Alliance avec Dieu la soumission peut devenir aliénation, écrasement ; le judaïsme peut se fermer radicalement à la révélation de Jésus-Christ...

C'est pourquoi, le respect des autres religions, enseigné par Vatican II, n'enlève rien à la nécessité d'évangéliser, de partir en mission.

La Vierge Marie, toute humble et tout amour, est l'étoile de l'Evangélisation.

 


[1]. F. Breynaert, 33 jours pour se consacrer à Jésus-Christ par Marie, EDB 2012, p.79

[2] Vatican II, Décret Nostra Aetatae §2

 

Françoise Breynaert

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