L’Incarnation, amour et humilité

L’Incarnation (St François d’Assise)

« Cette Parole du Père, si digne, si et si glorieuse, le Père très haut l'envoya du ciel par saint Gabriel, son ange, dans le ventre de la et glorieuse Vierge Marie ; c'est de son ventre que la Parole reçut la vraie chair de notre humanité et de notre fragilité. »

(St François, Lettre aux fidèles II, 4)[1]

« Lui qui fut riche par-dessus tout, il voulut lui-même dans le monde, avec la très bienheureuse Vierge, sa mère, choisir la pauvreté. »

(St François, Lettre aux fidèles II, 5)[2]

Résumé de la pensée de saint François sur le projet de Dieu accompli par l'Incarnation :

L'amour de Dieu se communiquerait à tout l'univers.

Dieu, très haut bien[3], dans sa plénitude d'amour, ne peut se contenir et crée l'univers pour que son amour puisse me répandre à toutes les créatures[4], "le célèbre big bang" n'est autre que cette explosion d'amour qui crée le monde visible à qui communique sa vie. Pour que cet amour puisse se répandre à toutes les créatures, Dieu créa l'homme à son image et à sa ressemblance, car dans l'homme devait s'incarner le Fils de Dieu, l'homme devait devenir le point de conjonction entre la création et l'incréé. Et à travers l'homme, l'amour de Dieu se serait communiqué à tout l'univers.

Dans l'incarnation du Verbe, se réalise le projet d'amour de la Trinité, en faisant du Christ le centre de l'univers, parce que "toutes choses ont été créées par lui et pour lui. Il est le premier de toutes créatures et elles toutes existent en lui." [5]

L'homme serait élevé à la dignité de fils de Dieu.

Alors le cœur de Dieu commença à battre dans un cœur humain et toute la divinité prit possession de l'humanité. Dieu devint homme, non pas pour être comme l'homme, mais pour élever l'homme à la dignité de fils de Dieu.

Et pour réaliser cela, Dieu choisit Marie dont l'humilité rejoint celle du Fils de Dieu qui se fait homme.

Et pour réaliser cela, Dieu choisit parmi les hommes la plus petite, la "plus humble" parmi les fils et les filles de l'Israël. Si Marie avait été une fille de roi, ou la plus riche de la Palestine de cette époque, Dieu ne l'aurait pas remarqué, mais "il a regardé l'humilité de sa servante" (Lc 1, 48).

C'est alors que saint François comprit que l'humilité à suivre est celle de Marie, qui se joignit parfaitement à celle du Fils de Dieu qui se faisait homme.

L'humilité du Très-haut rencontre l'humilité de la jeune fille de Nazareth et à ce moment-là des deux "oui" s'unissent dans les noces mystiques entre la nature divine et la nature humaine, dans l'assentiment commun à la volonté du Père.

Saint François a devant lui les deux modèles de la vie chrétienne parfaite, qu'il veut suivre en imitant leur attitude de vie et leur pauvreté [6].


[1] Dans François d'Assise, Ecrits, sources chrétiennes 285, Cerf, Paris 1981, p. 229

[2] François d'Assise, lettre aux fidèles II, 5 ; François d'Assise, Ecrits, sources chrétiennes 285, Cerf, Paris 1981, p. 232

[3] Cf. Id., Chartula frati Leoni data, Laudes Dei altissimi, 3.

[4] Cf. Prefazio della IV Preghiera Eucaristica.

[5] Col 1,16-17.

[6] Cf. Francesco, Ultima voluntas sanctae Clarae scripta, 1.


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Cf. S. CECCHIN,

Maria Signora Santa e Immacolata nel pensiero francescano,

PAMI, città del Vaticano, 2001, p. 53- 54