L'espérance de Marie

L’espérance de Marie

Abraham avait conçu dans la vieillesse, et Marie conçoit dans la virginité. L'Ecriture parle de l’espérance d’Abraham qui lui valut de devenir Père d’une multitude de peuples:

« Espérant contre toute espérance, il [Abraham] crut et devint ainsi père d'une multitude de peuples. » (Rm 4,18)

Que dire alors de l’espérance de Marie ? Elle aussi a espéré contre toute espérance, et sa maternité spirituelle s'étend aux multitudes.

Marie espère le Messie

Le cœur si pur de Marie aime Dieu et désire sa clarté…

Marie voit le monde qui est encore dans les ténèbres : le pardon offert au Temple doit être sans cesse renouvelé et ne parvient pas à unir l’humanité à Dieu.

La Vierge Marie attend que la présence de Dieu vienne illuminer nos yeux et nos pas.

Marie participe si intensément à l’attente messianique qu’elle est disponible lorsque le Ciel s’ouvre et que l’ange de Dieu la visite.

A l'Annonciation, Marie adopte une attitude d'espérance

Son espérance se manifeste dans sa réponse à l’ange : en disant « qu’il me soit fait selon ta parole » (Lc 1,38), elle devient alors virginalement Mère de Dieu.

Elle ne dit rien à Joseph concernant la conception virginale et divine, elle attend que l’ange révèle aussi le mystère à Joseph… Pour cela aussi, elle espère en Dieu.

30 année de vie cachée : 30 années d'espérance

La naissance à Bethléem, puis la fuite en Egypte pendant la persécution d’Hérode sont encore des occasions d’espérance.

Ensuite c’est la vie cachée à Nazareth, avec Joseph et Jésus, une vie si ordinaire apparemment… De jour en jour, une vie de prière et d’espérance : percevoir autour de soi combien le monde a besoin d’être sauvé, guéri, racheté, et attendre, espérer, en présence de Jésus qui grandit et travaille humblement.

La vie publique de Jésus est en butte à la contradiction, Marie espère

Et voilà que Jésus part au désert et commence sa mission. Il attire d’immenses foules, mais il attire aussi de terribles oppositions, même à Nazareth. Se profile de manière de plus en plus évidente le destin tragique qui l’attend.

Marie continue d’espérer, elle est fidèle.

Elle espère en la conversion de chaque homme, elle espère en la réussite de la mission de son Fils, elle espère en la promesse de Dieu qui lui a dit « Son règne n’aura pas de fin » (Lc 1,33), et elle suit son Fils sur son chemin de croix, au milieu de la foule qui s’est retournée contre lui...

Elle est debout au pied de la croix (Jn 19,25), et tient ferme dans l’espérance.

Marie transmet l'espérance à l'Eglise

Le matin de Pâques, le Christ Ressuscité apporte aux disciples la paix et la joie, et Marie accompagne les disciples dans l’espérance du don promis de l’Esprit (Ac 1,14).

Marie est véritablement celle qui espère, parce qu’elle aime et parce qu’elle croit.

Son espérance est le fruit de son union avec l’Esprit Saint.

Elle espère en Dieu. Et elle espère en chacun de nous.


F. Breynaert,

Docteur en théologie, enseignante et conférencière