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Marie de Nazareth

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La voix qui crie dans le désert pour aplanir les chemins du Seigneur (Malachie 3,23)

« Voici que je vais envoyer mon messager, pour qu'il fraye un chemin devant moi. Et soudain il entrera dans son sanctuaire, le Seigneur que vous cherchez, l'Ange de l'alliance que vous désirez. (Malachie 3,1-3)

La Bible hébraïque se termine par le prophète Malachie et son tout dernier chapitre commence par ces paroles :

« Voici que je vais envoyer mon messager, pour qu'il fraye un chemin devant moi. Et soudain il entrera dans son sanctuaire, le Seigneur que vous cherchez, l'Ange de l'alliance que vous désirez, le voici qui vient ! dit YHWH Sabaoth. Qui soutiendra le jour de son arrivée ? qui restera droit quand il apparaîtra ? Car il est comme le feu du fondeur et comme la lessive des blanchisseurs. Il siégera comme fondeur et nettoyeur. Il purifiera les fils de Lévi et les affinera comme or et argent, et ils deviendront pour YHWH ceux qui présentent l'offrande selon la justice. (Ma 3,1-3)

Et la Bible se conclut finalement par ces mots :

« Voici que je vais vous envoyer Élie le prophète, avant que n'arrive le Jour de YHWH, grand et redoutable. Il ramènera le cœur des pères vers leurs fils et le cœur des fils vers leurs pères, de peur que je ne vienne frapper le pays d'anathème » (Ma 3,23-24)

Ainsi se clôt l’Ancien Testament, avec l’annonce de ce nouveau personnage, qui n’est ni le Messie « qui doit régner » (Mi 5,1), ni sa Mère « qui doit enfanter » (Mi 5,2), mais un mystérieux « Elie » qui « doit venir » et qui sera le Précurseur du Messie : « le dernier des prophètes, en se retirant, a soin d’indiquer le personnage qui doit enlever le voile » (LRC 1 page 42)

Dans la tradition juive,

la prophétie est close 350 ans avant Jésus-Christ. Il n’y aura plus jamais de prophètes, parce que tout est dit et qu’il convient seulement d’attendre maintenant le Messie, et ce changement étonnant sera encore plus évident après la destruction du Temple, comme le reconnait à demi-mots le Talmud : « Du jour où le Temple fut détruit, la prophétie fut retirée aux prophètes et conférée aux sages … Et le sage l'emporte sur le prophète » (Traité Baba Batra 12a).

Depuis 2300 ans donc, il n’y a donc plus personne qui puisse parler au nom du Seigneur dans le monde juif, et il n’y a donc plus aucune production d’une parole neuve « au nom de Dieu » par la Synagogue qui reconnait elle-même que le ciel est fermé et que Dieu se tait dorénavant pour elle. Seule l’Église chrétienne a osé continuer à produire « du neuf » (Mt 13,52), avec d’abord le recueil des paroles et des actes du Christ dans les écrits du Nouveau Testament, reconnus comme « Parole de Dieu », puis ensuite à travers les Conciles, à commencer par le « Concile de Jérusalem » que les Apôtres concluent en disant : « L’Esprit Saint et nous-mêmes avons décidé … » (Ac 15,28)

Avec ensuite les divisions apparues dans le monde chrétien et la séparation des Orthodoxes et des Protestants du siège de Rome, ces deux branches chrétiennes ont elles aussi cessé de produire « du neuf » au nom de Dieu, et elles se limitent à reconnaître les Conciles œcuméniques du 1er Millénaire. Seule l’Église catholique continue aujourd’hui à oser produire de nouveaux textes au nom de Dieu à travers des Conciles œcuméniques (comme Vatican II) ou à travers la promulgation de dogmes infaillibles (par exemple les dogmes de l’Immaculée Conception en 1854 et de l’Assomption en 1950). C’est un fait étonnant que tout le monde peut constater aujourd’hui : ni le judaïsme, ni l’orthodoxie, ni le protestantisme n’osent plus affirmer actuellement que « le Dieu vivant » (Dt 4,33) continue à leur parler et à parler au monde à travers leur médiation : seule l’Église catholique a gardé cette prétention.

La Bible affirme que « le Seigneur YHWH ne fait rien qu’il n’en ait révélé le secret à ses serviteurs les prophètes » (Am 3,7) et il est bien logique que cela continue : notre Dieu est un « Dieu vivant » et peut-il vouloir autre chose que de continuer à accompagner son Peuple et à lui communiquer sa Parole ? …

Les prophéties de Malachie, de leur côté, étaient très bien reconnues par les juifs, qui identifiaient très bien notamment « le Seigneur (Adon) », « l’Ange de l’Alliance » qui entrera dans « son Temple » : avec tous les attributs de la Divinité, c’est bien le Roi-Messie qui est ici désigné de l’aveu de tous les rabbins : « Le Seigneur que vous demandez, c’est le Roi-Messie, et il est aussi l’Ange de l’Alliance » (R. David Kimhhi), et il est donc également annoncé que le Roi-Messie sera mystérieusement précédé par un précurseur, comme le dit Maïmonides : « Plusieurs docteurs enseignent qu’Elie viendra avant l’avènement du Roi-Messie. Et aucun homme ne sait comment s’accompliront ces choses, tant elles sont obscures ». Ou encore : « Le Messie fils de David aura un Précurseur qui sera comme son légat, chargé de préparer la nation et de frayer la voie à celui qui doit le suivre, ainsi qu’il est annoncé : voici que j’envoie mon ange et il préparera la voie devant moi » (R. Saadia le Gaon). Cet « Ange » est comparé par les rabbins à « l’Ange du Seigneur » dans lequel réside le Nom divin (Ex 23,20), à l’Ange qui apparait dans le Buisson ardent (Ex 3,2), à celui qui fit sortir le peuple d’Égypte (Nb 20,15), à « l’Ange rédempteur promis aux israélites qui renferme en lui le grand nom de Dieu, avec lequel il a créé les mondes » (R. Moïse Nahhménides).

Paul Drach conclut : « Les rabbins donnent tous les attributs de la Divinité à cet Ange infiniment élevé au-dessus des anges, que Malachie annonce comme le Messie, et qui fut en tout temps le guide et le gardien de nos premiers patriarches et du Peuple de Dieu. En d'autres termes, celui que les rabbins appellent Métatron ne peut être, d'après la définition qu'ils en donnent, que la seconde hypostase de la Divinité » (cf. LRC 2 pages 164-181).

Dans l'accomplissement chrétien,

Après trois siècles de silence, le ciel s’ouvre à nouveau et Jean le Baptiste est envoyé par Dieu comme prophète pour « aplanir le chemin du Seigneur » (Is 40,3). Jean le Baptiste dira de lui-même qu’il est « la voix qui crie dans le désert » qu’avait annoncée le prophète Isaïe (Is 40,3). Jésus reconnaîtra en lui le dernier prophète de l’Ancien Testament et même « plus qu’un prophète » (Mt 11,9), celui qui a été annoncé par le prophète Malachie (Mt 11,10), « le plus grand des enfants des hommes », même si « le plus petit dans le Royaume de Dieu est plus grand que lui » (Mt 11,11) : « il est, si vous voulez m’en croire, cet Elie qui doit revenir » (Mt 11,14).

La mission principale des prophètes était de désigner le Christ, et c’est ce qu’a fait Jean le Baptiste plus que quiconque :

« Et voici quel fut le témoignage de Jean, quand les Juifs lui envoyèrent de Jérusalem des prêtres et des lévites pour lui demander : « Qui es-tu ? » Il confessa, il ne nia pas, il confessa : « Je ne suis pas le Christ » - « Qu'es-tu donc ? lui demandèrent-ils. Es-tu Élie ? » Il dit : « Je ne le suis pas. » - « Es-tu le prophète ? » Il répondit : « Non ». Ils lui dirent alors : « Qui es-tu, que nous donnions réponse à ceux qui nous ont envoyés ? Que dis-tu de toi-même ? » - Il déclara : « Je suis la voix de celui qui crie dans le désert : Rendez droit le chemin du Seigneur, comme a dit Isaïe, le prophète ». On avait envoyé des Pharisiens. Ils lui demandèrent : « Pourquoi donc baptises-tu, si tu n'es ni le Christ, ni Élie, ni le prophète ? ». Jean leur répondit : « Moi, je baptise dans l'eau. Au milieu de vous se tient quelqu'un que vous ne connaissez pas, celui qui vient derrière moi, dont je ne suis pas digne de dénouer la courroie de sandale ». Cela se passait à Béthanie au-delà du Jourdain, où Jean baptisait. Le lendemain, il voit Jésus venir vers lui et il dit : « Voici l'agneau de Dieu, qui enlève le péché du monde. C'est de lui que j'ai dit : Derrière moi vient un homme qui est passé devant moi parce qu'avant moi il était. Et moi, je ne le connaissais pas ; mais c'est pour qu'il fût manifesté à Israël que je suis venu baptisant dans l'eau. » Et Jean rendit témoignage en disant : « J'ai vu l'Esprit descendre, tel une colombe venant du ciel, et demeurer sur lui. Et moi, je ne le connaissais pas, mais celui qui m'a envoyé baptiser dans l'eau, celui-là m'avait dit : « Celui sur qui tu verras l'Esprit descendre et demeurer, c'est lui qui baptise dans l'Esprit Saint ». Et moi, j'ai vu et je témoigne que celui-ci est l'Élu de Dieu ». Le lendemain, Jean se tenait là, de nouveau, avec deux de ses disciples. Regardant Jésus qui passait, il dit : « Voici l'agneau de Dieu ». Les deux disciples entendirent ses paroles et suivirent Jésus » (Jn 1,19-37)
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