Oui, Marie est bien la Vierge qui enfante l'Emmanuel, selon la prophétie d'Isaïe (Is 7,14)

Les explications des juifs sont souvent si capillotractées qu'elles se prêtent naturellement à l'interprétation qu'ils ne cherchent pas vraiment la vérité avec simplicité.
La discussion sur Isaïe 7,14 est assez typique ...
Ils expliquent dans la vidéo Episode 6 qu'"alma" ne veut pas dire "vierge" alors que partout et toujours la Septante et toutes les traductions grecques les plus anciennes (traductions assurées par des juifs) ont traduit par "parthénos" (qui veut dire "Vierge" sans ambiguité : aucun cas différent)

On ne voit pas ce qu'on peut ajouter à part que c'est incompréhensible ...

Isaïe est un cas d'école ...

Peut-on dire que ses prophéties n'ont aucun rapport avec la venue du Messie alors que même le Talmud le dit : « Tous les prophètes, sans exceptions, n'ont prophétisé que pour les jours du Messie » (Talmud, traité Sanhédrin - fol. 99 recto; Sabbat, fool. 63 recto; Berahhot, fol. 54 verso.)

 

Pendant 5 chapitres, Isaïe va développer le thème du Messie donné comme un enfant :

- chapitre 7, verset 14 : « C’est pourquoi le Seigneur lui-même vous donnera un signe : Voici que la vierge est enceinte, elle enfantera un fils, qu’elle appellera Emmanuel (c’est-à-dire : Dieu-avec-nous).

- au chapitre 8, verset 8 : il revient à la future désolation du royaume de Juda qu’il appelle « ton pays, ô Emmanuel (c’est-à-dire : Dieu-avec-nous). »

- au chapitre 9, verset 1 : il s’étend avec plus de détails sur la naissance du Sauveur d’Israël : « Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière ; et sur les habitants du pays de l’ombre, une lumière a resplendi. » (Is 9,1) - Puis verset 5 : « Oui, un enfant nous est né, un fils nous a été donné ! Sur son épaule est le signe du pouvoir ; son nom est proclamé : « Conseiller-merveilleux, Dieu-Fort, Père-à-jamais, Prince-de-la-Paix. Et le pouvoir s’étendra, et la paix sera sans fin pour le trône de David et pour son règne qu’il établira, qu’il affermira sur le droit et la justice dès maintenant et pour toujours. Il fera cela, l’amour jaloux du Seigneur de l’univers ! » (Is 9,5).

- au chapitre 10, verset 21 : il prophétise qu’Assura sera exterminé et que le reste d’Israël viendra au « Dieu fort » (Is 10,21) : une des qualifications de l’enfant miraculeux.

- au chapitre 11, verset 1 : il continue : « Un rameau sortira de la souche de Jessé, père de David, un rejeton jaillira de ses racines. Sur lui reposera l’esprit du Seigneur : esprit de sagesse et de discernement, esprit de conseil et de force, esprit de connaissance et de crainte du Seigneur – qui lui inspirera la crainte du Seigneur. Il ne jugera pas sur l’apparence ; il ne se prononcera pas sur des rumeurs. Il jugera les petits avec justice ; avec droiture, il se prononcera en faveur des humbles du pays. Du bâton de sa parole, il frappera le pays ; du souffle de ses lèvres, il fera mourir le méchant » (Is 11,1-4) et verset 10 : « Ce jour-là, la racine de Jessé, père de David, sera dressée comme un étendard pour les peuples, les nations la chercheront, et la gloire sera sa demeure. » (Is 11,10)

Bref, toute la série est remplie de prophéties messianiques cohérentes qui annoncent la venue d’un enfant qui sera "Dieu-avec-nous", "Dieu-fort", qui naitra d’une Vierge.

Et 30 ans après Michée parle de « Celle qui doit enfanter » (Mi 5,2).

Difficile de faire plus cohérent ...

Bien sûr les juifs n'ont pas pu accepter ces évidences et ils ont tenté de détourner les textes et les traductions dans un sens moins parfaitement cohérent avec le Christianisme. Cela s'est fait au cours du temps et les anciens commentateurs sont moins loin que les nouveaux.

Par exemple Rachi (1040-1105) dans son commentaire sur Isaïe 7,14 admet a son corps défendant, malgré les polémiques déjà fortes avec les chrétiens, que « alma » implique clairement la virginité : « [elle l’appellera] du nom d’Emmanuel. C’est-à-dire, notre Rocher sera avec nous, et tel est le signe! Car elle était jeune fille (na‘ă) et n’avait jamais prophétisé, et voilà pourquoi l’Esprit Saint reposera sur elle. Et c’est ce qui est écrit ensuite, ‘je m’approchai de la prophétesse, etc.’ (Is 8,3), car nous n’avons pas trouvé [dans l’Ecriture] de femme de prophète que l’on appelle ‘prophétesse’, à moins qu’elle ait réellement prophétisé. Et certains interprètent ce passage en disant que [l’oracle] s’applique à Ezéchias, mais cela est impossible, car si l’on calcule son âge, on trouvera qu’Ezéchias est né neuf ans avant le début du règne de son père. Et d’autres interprètent le passage en précisant que le signe est le suivant : c’était une (/ elle était) ‘almâ et on ne pouvait s’attendre (w’yn r’wyh) à ce qu’elle fût la mère d’un enfant (lwlld).» (l’ r’wyh lwlld : littéralement : « non susceptible d’enfant ». Le terme wlld s’applique en hébreu autant au foetus qu’à l’enfant. Voici la façon dont Rabbi A. J. Rosenberg, traducteur anglais de Rachi, comprend ce texte : « she was a young girl [‘almâ] and incapable of giving birth »)