Immaculée conception, la voie de la beauté (Portugal, XVII° siècle)

Immaculée conception, la voie de la beauté. (Portugal, XVII° siècle)

Le père Antoine Vieira, jésuite (1608-1697) s'exprima ainsi dans un sermon sur la Conception de Marie :

« Que le Christ, en tant qu'homme, puisse voir la beauté de Dieu sans pour cela en être distrait d'autres soins !

Que le Christ, en tant que Dieu, puisse comprendre toute l'essence divine, sans pour cela cesser d'exercer sa Providence ;

Et que venant à contempler la beauté de cette vierge très pure, il se sente tellement transporté d'admiration, il soit interdit, en une telle suspension de ses sens, en une telle extase de ses facultés, que pour pouvoir s'occuper d'autre chose, il lui faille la prier de détourner ses yeux de lui ! [Cantique des Cantiques 6, 5] [...]

Qu'apparaisse le visage plus beau que la Jérusalem de la terre, plus beau que la Jérusalem du ciel ; que se montrent ces yeux capables d'extasier Dieu, capables de l'enorgueillir ; et à la vue d'un tel excès de beauté, tous proclameront d'une seule voix que vous êtes conçue, ô Dame, sans la faute originelle ; car en tant de beauté, il ne peut y avoir de tâche. »


Antoine Vieira, Sermôes, Porto 1908, vol X, p. 142-148. Cité dans « Notre Dame dans la Littérature portugaise » par Marie Dulce Leao, r.s.d., dans Hubert du Manoir, Maria, tome 2, Beauchêne, Paris 1952, p. 260-261