Marie dans la liturgie de Noël au 7° siècle

Marie dans la liturgie de Noël au 7° siècle

Les lectures dans les anciens lectionnaires

A l’époque de saint Grégoire le Grand († 604), le corpus de lectures, attesté par le Lectionnaire de Wurzburg, comprenait :

  • Mt 1,18-21 (Marie se trouva enceinte par l’Esprit Saint), pour la messe de la veille ;

  • Lc 2,1-14 ("Elle donna le jour à son fils premier-né") pour la messe de la nuit ;

  • Lc 2,15-20 ("Marie conservait toutes ces chose en les méditant dans son cœur"), pour la messe de l’aurore

L’antienne de communion “Exulta filia Sion” (25 décembre, messe de l’aurore) :

“Esulta satis, filia Sion, quia ecce Rex tuus venit tibi, justus e salvator, alleluia.”

"Exulte de joie, fille de Sion, voici que ton Roi vient à toi, juste et Sauveur, Alleluia."

Commentaire :

Zacharie 9,9 inspire cette antienne mais il n’a pas écrit pour notre liturgie, il évoquait le retour d’exil à Jérusalem. Pour lui, la fille de Sion est le peuple d’Israël, la cité de Jérusalem, et le roi est Adona?, le Seigneur.

Cette antienne est probablement du 7e siècle. Les personnes qui entendent l’antienne sont des chrétiens qui attendent Noël. Marie réalise l’idéal de la fille de Sion. Dans la pensée des liturgistes, la fille de Sion est Marie et le roi est le Christ dont on souligne la sainteté et le fait qu’il est sauveur.

L’antienne d’entrée du jour de Noël :

"Puer natus est nobis, et filius datus est nobis, cuius imperium super humerum eius, et vocabitur nomen eius magni concilii Angelus."

"Un enfant nous est né, un fils nous est donné, sur ses épaules sont l’insigne du pouvoir, on l’appelle l’envoyé du grand dessein de Dieu : il est le Sauveur."

Commentaire :

Elle est inspirée de Is 9,6.

Dans l’anaphore de la Tradition Apostolique, nous avions déjà l’expression du Christ comme Envoyé (en latin, Angelus).


F. Breynaert

Cf. Ignazio CALABUIG, Il culto di Maria in occidente, In Pontificio Istituto Liturgico sant’Anselmo. Scientia Liturgica, sotto la direzione di A.J. CHUPUNGCO, vol V, Piemme 1998. p. 277-279