Salve Regina (le texte, des musiques)

Salve Regina

Le "Salve Regina" est un chant si beau qu'il traversa les siècles, et inspire aujourd'hui tous les peuples.

Texte latin :

Salve, Regina,

mater misericordiæ;

vita, dulcédo et spes nostra, salve.

Ad te clamamus, éxsules filii Evæ.

Ad te suspiramus, gementes et flentes in hac lacrimarum valle.

Eia ergo, advocata nostra, illos tos misericodes oculos ad nos convérte.

Et Jesum, benedictum fructum ventres tui, nobis post hoc exilium osténde.

O clemens, o pia, o dulcis Virgo Maria.

Traduction :

Salut reine, Mère de Miséricorde,

Notre vie, notre douceur, notre espérance, salut.

Enfant d’Eve, exilés nous crions vers toi,

Vers toi nous soupirons, gémissant et pleurant dans cette vallée de larmes.

O toi notre avocate tourne donc vers nous tes regards de miséricorde,

Et après cet exil, montre nous Jésus, le fruit béni de ton sein.

O Clémente, O pieuse, O douce, Vierge Marie.

Un chant anonyme,

diffusé par l'ordre de saint Bernard :

Le Salve Regina, bien attesté au XI° siècle, doit être considéré comme anonyme, dans l’état actuel des recherches.

Il fut d’abord l’expression de la piété monastique. Il était chanté comme hymne dans les processions à Cluny au temps de l’abbé Pierre le Vénérable (†1156).

La grande diffusion du Salve auprès des Cisterciens explique pourquoi il fut souvent attribué à saint Bernard de Clairvaux (†1153).

Commenté :

Le bienheureux Godefroid d’Auxerre (†1188) est un moine cistercien, ami et confident de saint Bernard, son secrétaire et compagnon de nombreux voyages, est connu comme l’auteur du plus ancien commentaire du Salve Regina :

Salut reine, Mère de Miséricorde,

Notre vie, notre douceur, notre espérance, salut.

Marie est notre vie : par les exemples de son existence , elle engendre et éduque la vie.

Elle est notre douceur : elle porte les valeurs d’une immense amabilité, l’amour en la contemplant, la joie en se souvenant d’elle, la confiance inspirée par son regard miséricordieux.

Marie est notre espérance avant tout parce qu’elle est notre espérance de la résurrection. En contemplant comme déjà accompli en elle ce que nous attendons avec un désir profond et intense, la victoire sur la mort, le bonheur éternel, nous nous sentons réconfortés et remplis de sérénité.

De plus, Marie est notre espérance de miséricorde : nous avons confiance d’obtenir par son intercession ce que nous ne méritons pas par notre péché, et de

voir, après cet exil, Jésus, le fruit béni de son sein.

La Vierge est notre vie, notre douceur et notre espérance en tant qu’elle reflète l’action du Christ Sauveur.

Saint Bernard lui aussi a commenté le Salve Regina, en particulier sa finale :

O Clémente, O pieuse, O douce, Vierge Marie.

« Vous êtes, ô Marie, clémente pour ceux qui commencent, bonne pour ceux qui progressent, douce pour ceux qui ont atteint la perfection.

Votre clémence, vous la montrez en nous préservant des châtiments ; votre bonté en nous comblant de grâces, votre douceur en vous donnant à ceux qui vous cherchent. »

(Saint Bernard, Meditatio in Salve Regina, n°6.)

Chanté à chaque époque, sur tous les continents...

Exemple 1 : Chant grégorien.

Ecouter chanter le Salve Regina, cliquez (1m33.7s - 729 ko) Cet enregistrements est fait en direct, au Monastère Saint Benoit, à São Paulo (Brésil). Libre de droits.

Lire la partition (cliquez).

Autres exemples, toujours en grégorien, youtube ci-dessous, notamment la foule à Lourdes, le soir.

Exemple 2 : Tradition orientale.

Un extrait, ci-dessous.

Exemple 3 : Baroque, cubain.

Un extrait, ci-dessous.

Exemple 4 : Contemporain, youtube.

Ci-dessous.


Françoise Breynaert