La mère du Fils de l'homme et Fils de Dieu


 

Un grand nombre de personnes ne peut admettre, ou ne veut pas admettre, que Dieu ait pu envoyer son Fils sur la terre... Le Fils de Dieu qui devient Fils de l'homme ! Ne croiront que ceux qui sont convaincus de l'infinie bonté de Dieu.

 

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L’expression « fils de l’homme »

Comme nous le rappelle André Feuillet[1]

« En dehors de Daniel, l'expression "fils d'homme" ne se lit ailleurs que dans Ezéchiel, où elle est fréquente et traduit les idées d'humilité et de faiblesse. »

Fils d’une mère

Par l'expression « Fils de l'homme » Jésus commence en fait simplement par rappeler qu'il a une mère. Et c'est en ce sens que l'on lit, chez l’apologiste saint Aristide d'Athènes (†140) :

« [...] il descendit du ciel et prit chair d'une vierge juive ; et lui le Fils de Dieu, il habita dans une fille de l'homme. »[2]

Le pape Jean Paul II le confirme, dans son Encyclique Redemptoris mater:

« Grâce à cette maternité, Jésus - le Fils du Très-Haut (cf. Lc 1, 32) - est un véritable fils de l'homme. »[3]

         Fils de Dieu

« Fils de l'homme » est une appellation que Jésus s'est donné lui-même dans un contexte où il veut affirmer sa divinité. Par exemple quand il dit

« Le fils de l'homme est maître du Shabbat » (Mc 2, 27-28 ; Mt 12, 8 ; Lc 6, 5)

 ou, par exemple, quand il se présente avec ce titre comme le Juge eschatologique (Lc 12, 8-9). Les Juifs ont bien compris la prétention divine associée au titre « Fils de l'homme », et c'est pourquoi le procès contre Jésus va se concentrer sur ce titre (Mt 26, 63-65)[4]

Jésus annonce également sa Passion avec cette appellation « Fils de l'homme », on lit par exemple :

« Et il commença de leur enseigner: "Le Fils de l'homme doit beaucoup souffrir, être rejeté par les anciens, les grands prêtres et les scribes, être tué et, après trois jours, ressusciter » (Mc 8, 31)

Quelques occurrences du titre « Fils de l’homme »

Après une controverse sur les miracles et l'enseignement du Christ (Jn 5), Jésus se dit plus grand que le Shaliah Moïse, ce Moïse qui avait donné du pain au désert mais vos pères sont morts (Jn 6, 49-51), et invite à reconnaître qu'il « descend du ciel. » (Jn 6, 51)

« Alors Jésus leur dit: "En vérité, en vérité, je vous le dis, si vous ne mangez la chair du Fils de l'homme et ne buvez son sang, vous n'aurez pas la vie en vous. » (Jn 6, 53)

Jésus semble suggérer qu'il est volontairement fils de l'homme, il est volontairement homme, il n'est pas un concept ; il dépasse les règles de discernement qui finalement sont toujours limitées et faites d'abstractions intellectuelles.

L'usage du titre « Fils de l'homme » semble indiquer que Jésus veut orienter l'intelligence sur des considérations plus concrètes que des critères de scribes et de rabbins discernant les miracles et les prétentions de ce nouveau Moïse.

Voici une autre occasion où Jésus se présente comme le Fils de l'homme.

Les disciples pouvaient croire que Jésus était Élie qui doit venir.  À la fin du dialogue, les disciples sont invités à croire que Jésus est un envoyé plus grand qu'Élie.

« Et les disciples lui posèrent cette question: "Que disent donc les scribes, qu'Élie doit venir d'abord?" 11 Il répondit: "Oui, Élie doit venir et tout remettre en ordre; 12 or, je vous le dis, Élie est déjà venu, et ils ne l'ont pas reconnu, mais l'ont traité à leur guise. De même le Fils de l'homme aura lui aussi à souffrir d'eux." 13 Alors les disciples comprirent que ses paroles visaient Jean-Baptiste. » (Mt 17, 10-13)

Pourquoi Jésus utilise-t-il le titre « Fils de l'homme » ? Après tout, la finale du verset 12 aurait pu être « De même, [« moi aussi » ou « le messie »] j'aurai à souffrir d'eux » sans que rien ne soit modifié de la foi en Jésus comme envoyé plus grand qu'Élie, et sans supprimer l'annonce de la passion.

La réponse que nous proposons est celle-ci :

Par l'expression « Fils de l'homme » Jésus rappelle simplement qu'il a une mère.

  • L'adoration de Jésus fils de l'homme ne pourra plus dévier en abstraction : Jésus appelle à regarder en lui toute la richesse qu'à une personne humaine par rapport à un simple concept (par exemple « le charisme d'Élie »).
  • L'adoration de Jésus fils de l'homme ne pourra pas davantage évoluer dans le sens d'une exaltation de sa divinité qui viderait son humanité.

Mère du fils de l'homme, Marie, garde de l'abstraction, protège la révélation, elle protège l'adoration.

 

[1] André Feuillet, L'accomplissement des prophéties. Paris : Desclée, 1991, p. 84.

[2] Saint Aristide d'Athènes, Apologie 2,6

[3] Jean Paul II, Encyclique Redemptoris mater § 20

[4] Joseph Ratzinger, Benoît XVI, Jésus de Nazareth. Paris : Flammarion, 2007, p.357-358.

 

 

 

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Pour en savoir plus

 

-sur Jésus vrai homme et vrai Dieu (Lc 2, 49.52), dans l’Encyclopédie mariale 

-sur Marie Mère de Dieu, dans l’Encyclopédie mariale 

-sur La mère du Fils de l'homme et Fils de Dieu, dans l’Encyclopédie mariale 

 

Françoise Breynaert et l’équipe de MDN.