Comment aborder les écrits de Maria Valtorta ?
15 novembre 2022

Le Catéchisme de l’Église Catholique, le synode des évêques de 2008 sur la Parole de Dieu et le « bref avertissement » de la Commission doctrinale de la Conférence des Évêques de France du 29 septembre 2021, insistent tous sur l’importance de bien distinguer la Parole de Dieu des révélations privées :

  • La Parole de Dieu est consignée par écrit sous l’inspiration de l’Esprit Saint dans les Saintes Écritures fixées par le canon biblique et elles constituent, avec la Tradition, le socle fondamental auquel se réfèrent l’Église et les fidèles en matière de foi.
     
  • Les révélations privées sont, quant à elles, des messages transmis par la Cour céleste à des personnes choisies pour aider les fidèles à « vivre plus pleinement [la Révélation définitive du Christ] à une certaine époque de l’histoire », sans l’améliorer ni la compléter (CEC §67).

En effet, « même si la Révélation est achevée, elle n’est pas complètement explicitée ; il restera à la foi chrétienne d’en saisir graduellement toute la portée au cours des siècles » (CEC §66).

Selon les mots du Cardinal Prospero Lambertini (futur pape Benoît XIV), les révélations privées requièrent « un assentiment de foi humaine conforme aux règles de prudence, qui nous les présentent comme probables et crédibles dans un esprit de piété » (De servorum Dei beatificatione et beatorum canonizatione, 1734) et il revient à l’Église d’en mesurer l’authenticité.

Ces lectures ne sont pas indispensables pour être sauvé, mais elles constituent l’un des moyens proposés par le Ciel pour aider notre pèlerinage terrestre. En cela, elles ne sont pas négligeables et demeurent un choix personnel qui doit être respecté.

Le pape Benoît XIV précisa à ce sujet : « On peut ne pas accorder son assentiment à de telles révélations et s’en détourner, pourvu qu’on le fasse avec la modestie convenable, pour de bonnes raisons et sans intention de mépris. »

Le théologien Karl Rahner écrivait quant à lui que « les révélations privées ne sont pas un luxe dans l’Église, mais un impératif qui indique comment, dans une situation historique donnée, l’Église doit agir ».

Sur cette question, nous devons suivre le conseil de Saint Paul : « N’éteignez pas l’Esprit, ne méprisez pas le don de prophétie, mais vérifiez tout et ce qui est bon, gardez-le. » (1 Th 5, 19-21)

C’est dans cet esprit, que l’Association Marie de Nazareth comprend et partage les écrits de Maria Valtorta, en pleine adhésion et obéissance à l’Église catholique romaine.

Il nous faut rappeler ici l’absence de décision définitive de l’Église au sujet de Maria Valtorta et de ses écrits. Ils connurent certes l’Index et les critiques – à l’instar de Thérèse d’Avila, de Luisa Piccarreta, de sœur Faustine, d’Yvonne-Aimée de Malestroit, du Padre Pio et de tant d’autres saints – mais jamais pour des raisons doctrinales ou morales.

Comme l’explique la mise au point de la Fondation héritière de Maria Valtorta, les deux motivations sous-jacentes à sa mise à l’Index étaient l’absence d’imprimatur (qui, au demeurant, avait été empêché par des pressions excessives menées sur les évêques favorables à cette œuvre) et le sentiment des censeurs portant sur des éléments de forme et non de fond. Notons enfin que le Magistère infaillible de l’Église n’est pas en charge des sanctions disciplinaires et que l’Index fut supprimé en 1966, l’Église se disant « confiante dans la conscience mature des fidèles » (Cardinal Ottaviani, 14 juin 1966).

Il faut savoir par ailleurs que les écrits de Maria Valtorta ont été lus et défendus par des personnalités significatives : sainte mère Teresa de Calcutta, le cardinal Bea, Mgr Carinci, etc.

En 1963, Mgr Pasquale Macchi, secrétaire particulier du pape Paul VI, témoigna que ce dernier lui avait demandé d’offrir l’œuvre complète de Maria Valtorta au grand séminaire de Milan, à l’époque où il était archevêque de cette ville.

En 1973, la dépouille de Maria Valtorta fut transférée dans la basilique Santa Annunziata de Florence où elle repose dorénavant.

Quant au cardinal Ratzinger (futur pape Benoît XVI), s’il se montra d’abord distant avec cette œuvre, il revint sur sa position initiale dans une lettre adressée à Marcel Clément pour réautoriser la revue qu’il dirigeait – L’Homme Nouveau – à en faire la promotion.

Il est important également d’entendre le discernement des grands théologiens qui l’ont étudiée. C’est le cas par exemple des sommités mondiales que sont le Père Gabriel Roschini, Mgr René Laurentin et le Bienheureux Gabriel Maria Allegra : tous les trois ont découvert Maria Valtorta sur le tard et leur ont consacré leurs dernières forces et leurs derniers écrits.

  • Le Père Gabriel Roschini (1900-1977), grand mariologue, de renommée mondiale, fondateur du Marianum, l’Institut théologique Pontifical dédié à Marie à Rome, auteur de 900 publications, dit que la plus belle d’entre elles est sa dernière, sur La Vierge Marie dans l’œuvre de Maria Valtorta. Il écrit notamment dans l’introduction de ce livre : « la mariologie qui se dégage des écrits de Maria Valtorta a été pour moi une vraie découverte. Aucun autre écrit marial, pas même la somme de tous ceux que j’ai lus et étudiés, n’avait été en mesure de me donner sur Marie, chef-d’œuvre de Dieu, une idée aussi claire, aussi vive, aussi complète, aussi lumineuse et aussi fascinante, à la fois simple et sublime. »
     
  • Mgr René Laurentin (1917-2017), expert au Concile et grand mariologue de réputation internationale, a reconnu lui aussi en 2011 Maria Valtorta comme la plus précise des quatre visionnaires examinées (Maria d’Agreda, Anne-Catherine Emmerich et Consuelo) lors de son étude comparative réalisée avec François Michel Debroise. Ce qui l’a incité à publier une étude sur son charisme historique puis prophétique.
     
  • Le Bienheureux Gabriel Maria Allegra (1907-1976). Prêtre franciscain béatifié en 2012, Gabriel Allegra est notamment connu pour être le fondateur de l’Institut biblique de Hong-Kong et le traducteur de la première Bible complète en chinois. Il écrivit dans son opuscule Critique de l’œuvre de Maria Valtorta (Macao, 1970) que l'œuvre de Maria Valtorta, « qui se diffuse comme un roman, mais qui n'est pas un roman », est « un trésor inestimable de la littérature universelle ». À la fin de sa vie, il donne des conférences sur Maria Valtorta, y compris au Vatican, amenant ainsi plusieurs pontifes à la lire.

Nous encourageons les personnes intéressées par le sujet à étudier plus en avant l’histoire de Maria Valtorta et à ne pas s’arrêter à quelques rapides descriptifs, souvent caricaturaux, que l’on peut trouver sur Internet. Dans cet effort de connaissance, nous avons produit une vidéo et publié un fascicule au sujet des milliers de confirmations factuelles contenues dans L’Évangile tel qu’il m’a été révélé que vous trouverez ici.

Cette lecture, dont les fruits ne cessent de révéler les bienfaits – nous en avons d’innombrables témoignages ! –, nous semble favoriser la ferveur et la contemplation du mystère du Christ, et répondre aux soifs spirituelles que nous constatons tous dans le Peuple de Dieu.

En ces matières donc, où chacun doit chercher à suivre l’Esprit Saint et sa conscience, aussi éclairée que possible, il faut se souvenir et vivre vraiment, tous ensemble, le grand conseil attribué à saint Augustin « In necessariis unitas, in dubiis libertas, in omnibus caritas » que l’on peut traduire ainsi : « Sur l'essentiel, l'unité. Pour le reste, la liberté. En tout, la charité. »

L’équipe de l’Association Marie de Nazareth.

 Pour en savoir plus au sujet de Maria Valtorta, vous pouvez consulter les liens suivants :

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