Grégory Turpin signe son grand retour musical avec la sortie de son sixième album, XII. Rencontre avec un artiste au parcours éclectique, entre force et vulnérabilité.
Ariégeois, Grégory Turpin s’est imposé en France dans le milieu de la musique spirituelle. Ces dix dernières années, sa carrière s’est concrétisée par un contrat chez Universal Music et des collaborations de haute voltige. En 2015, il foule la scène iconique de l’Olympia, une première pour un artiste chrétien. Auteur, compositeur et interprète de talent, celui qui a redonné des ailes à la musique chrétienne nous parle de son art… mélodieusement catholique.
Retour aux sources. Né dans une famille peu pratiquante, Grégory Turpin, discret et timide, grandit dans un village de 300 habitants de l’Ariège. À 12 ans, il a son premier coup de cœur musical en découvrant la guitare puis, naturellement, le chant. La musique devient rapidement son outil favori pour s’exprimer. Il peaufine son art, jusqu’au jour où il croise le chemin d’un prêtre qui lui demande d’animer une messe. Il suffit d’une rencontre pour changer une vie. Grégory le comprend vite et s’en souvient avec fierté : « C’est la personne grâce à qui j’ai rencontré Dieu, avec qui je me suis converti. Une rencontre déterminante dans ma vie. »
La genèse de sa foi. La veille de ses 18 ans, il quitte la maison familiale pour découvrir le nouveau foyer qu’il s’est choisi. Attiré par la vie liturgique, il se consacre à Dieu en entrant au Carmel de Montpellier. Une année d’épanouissement personnel, comme il nous le confie : « C’était une année extraordinaire. J’étais en paix et heureux et j’avais atteint une plénitude intérieure, comme une lune de miel. Tout était parfait. » Ce petit goût de paradis est hélas éphémère. À peine une année plus tard, il doit tout quitter pour des raisons de santé. C’est l’incompréhension totale pour ce jeune Occitan. En colère contre Dieu, il se replie sur lui-même.
La chute. Arraché soudainement à ce bonheur, il noie sa frustration dans des addictions, s’abîme dans les excès et s’éloigne de la foi. (...) Un jour, l’artiste tombe sur un poème de sainte Thérèse de Lisieux et prend conscience de sa foi inébranlable, de sa force mais aussi de sa vulnérabilité. C’est le déclic.
La rédemption. L’Ariégeois vit alors une renaissance dans les bras de Dieu. « J’ai compris que cette relation avec Dieu doit s’entretenir au quotidien. La foi se travaille toute une vie », analyse-t-il. Et cette conviction change toute la donne. Déterminé, il reprend en main son don artistique et la musique chrétienne devient la trame sonore de sa vie. (...). Il écrit ainsi : « Ce qui me tient le plus à cœur aujourd’hui, c’est de vivre en pleine cohérence avec ce que je crois. Je souhaite tendre vers une vie empreinte de cette foi chrétienne qui est devenue l’essence même de mon existence. Je cherche à aller au bout de mes convictions. »
Accomplissement et reconnaissance. Grégory Turpin enregistre son premier album en studio, Testament, inspiré des paroles de la carmélite sœur Marie du Saint-Esprit. En 2009, l’artiste nous installe dans son univers avec son deuxième album, Attache-moi. Véritable bouffée d’oxygène, sa musique est à la fois rythmée et méditative. Sa voix cristalline et forte touche le cœur de tous. (...) L’artiste est enfin reconnu pour son talent, il se produit à l’Olympia, mais il n’oublie pas pour autant qui il est ni d’où il vient : « Quand je chante devant les gens, je ne m’oublie pas. Ce qui est important, c’est la rencontre personnelle. Ce n’est pas une foule ou une assemblée qui nous convertit. » (...)
XII. Grégory Turpin revient en 2023 avec un nouvel album portant un titre symbolique, Douze, comme les douze apôtres ou les douze tribus d’Israël. Ses quatorze compositions originales s’écoutent comme des louanges et ne sont pas sans nous faire penser aux apôtres qui transmettaient la Parole de Dieu. Le projet est aussi le fruit d’innombrables collaborations avec des artistes chrétiens et non chrétiens. L’album est à l’image de l’artiste – plus mature, sincère et profond. On y découvre une certaine dimension de liberté, d’amour et d’espoir tant dans les textes que la musique. Avec cet opus, Grégory acclame haut et fort : « Je suis un artiste chrétien et je fais vivre une expérience. »
Octavie Pareeag
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